Stéphan Bureau brise le silence, 8 mois après avoir quitté Radio-Canada

Après avoir cessé son contrat avec Radio-Canada à la suite d'une entrevue controversée, Stéphan Bureau brise enfin le silence, en entrevue avec le Journal de Montréal. 

Huit mois ce sont écoulés entre la fin de son contrat et cette prise de parole. Aujourd'hui, le journaliste s'affaire à monter sa propre émission de télévision. Selon ses termes, il s'agira d'un talk-show d'information avec des rencontres à la télé. 

Rappelons qu'au mois de mai 2021, Stéphan Bureau avait été au coeur d'une controverse, à la suite de son entrevue avec l'infectiologue Didier Raoult sur les ondes d'ICI Première à son émission Bien entendu. À la suite de nombreuses plaintes, l'ombudsman de Radio-Canada avait finalement conclu que le journaliste avait enfreint les normes et pratiques journalistiques de la chaîne publique. Enfin, le 20 août dernier, Stéphan Bureau a remis sa démission et n'a pas travaillé depuis ce jour. 

« Je pense que cela dit quelque chose de notre époque formidable : les choix de mots que j’ai eus à l’époque. C’était une entrevue banale, ordinaire comme j’en ai fait plein dans ma vie, dans un contexte qui ne l’est pas. Cela a pris des proportions extraordinaires », a-t-il expliqué au Journal de Montréal. 

Il aurait également reçu des offres de Radio-Canada même après son entrevue, incluant une que lui aurait offert la chaîne publique il y a quelques semaines. Mais étant donné les désaccords « de l'ordre des rapports privés entre employeur et employé », Stéphan Bureau a plutôt refusé ces offres. 

« Beaucoup de ce que je faisais hérissait certains. Je sais qu’il y avait un malaise profond par mes invités, par mes questions, et à ce moment-là, pour moi la paye n’était pas une raison de m’accrocher et surtout pas de faire des compromis, je veux dire par rapport à moi. C’est un très gros deuil, car le prix à payer est d’arrêter de faire quelque chose qu’on aime faire dans la vie, de se priver d’une tribune et du plaisir de travailler avec des gens », estime-t-il. 

« De nos jours, la ligne est mince entre être audacieux et toxique. Je n’ai pas en moi l’idée de provoquer pour provoquer. Le couloir de confort dans notre univers médiatique est assez étroit. Est-ce possible de repousser un peu les murs et d’étendre l’espace ? » demande-t-il. 

Il prévoit donner plus de détails sur son projet d'émission d'ici une dizaine de jours dans un communiqué. Toutefois, son émission ne sera pas à Radio-Canada. « Je ne suis pas ailleurs pour être en opposition à Radio-Canada ni pour régler des comptes, je n’ai pas cela en moi. Je suis ailleurs parce que je pense qu’après ce qu’on a traversé, il était clair que ce que j’espérais faire ne se ferait pas là. J’insiste toutefois, il n’y a pas d’amertume. »