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Michel Jean remet poliment Jean Chrétien à sa place concernant les pensionnats autochtones

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Monde de Stars

Les relations avec les peuples autochtones a occupé une place importante de l'émission de Tout le monde en parle, dimanche, avec plusieurs invités qui étaient sur le plateau pour aborder la question. L'auteur et journaliste Michel Jean a notamment offert une entrevue très remarquée, pleine de nuance et de sensibilité.

Le populaire chef d'antenne de TVA Nouvelles a eu à répondre aux propos de l'ancien premier ministre du Canada, Jean Chrétien, qui avait affirmé quelques minutes plus tôt qu'il avait lui-même été au pensionnat lorsqu'il était jeune et qu'il n'y avait vu aucun abus ou comportement déplacé.

« J'ai été pensionnaire, moi, de l'âge de 6 ans à l'âge de 21 ans », a déclaré Jean Chrétien. « J'en ai mangé des fèves au lard et du gruau. Et c'est sûr que c'est difficile la vie de pensionnaire. Extrêmement difficile. Alors...ici au Québec on était obligé si on voulait rentrer à l'université. D'ailleurs moi je n'ai jamais eu de problème. Je devais être pas joli petit garçon, j'imagine, mais je n'ai jamais entendu parler de ça pendant les huit ans que j'étais au collège. »

Lorsque Guy A. Lepage a demandé à Michel Jean ce qu'il pensait des propos de Jean Chrétien, il a paru légèrement mal à l'aise:

« Je pense que monsieur Chrétien, en tout respect, ne réalise pas exactement c'est quoi un pensionnat autochtone. Et il n'est pas le seul. Le mot pensionnat fait penser aux gens que c'est une école où on apprend aux gens à écrire alors que ce n'était pas ça.

Je l'ai raconté dans plusieurs livres, je donne l'exemple de ma famille, qui sont allés au pensionnat, quand ils les sortaient de l'avion - déjà ils rentraient là à cinq ans et restaient là jusqu'à quinze ans - quand ils les comptaient tu t'appelais «23» pour l'année, il y avait des sévices, des agressions...

Il y a quelqu'un dans ma famille qui m'a raconté qu'il avait été au pensionnat et qu'il a été agressé sexuellement tous les jours pendant huit ans par une religieuse. On parlait de la nourriture, les fèves au lard dont parlait tout à l'heure monsieur Chrétien, la cousine de ma mère me racontait que quand il y avait du canard, les religieux gardaient le canard, ils prenaient les pattes coupées avec les griffes, ils mettaient ça à bouillir avec les os et c'est ça qu'on donnait aux enfants. Imaginez la soupe avec les pattes de canard qui bouillent...

Alors, ça s'appelle un pensionnat, mais ce n'était pas une école. »

Voici la séquence en question:

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