Monic Néron brise le silence après le blâme de l'Ombudsman de Radio-Canada sur « La parfaite victime »
Elle persiste et signe.
Monde de Stars
Après que l'ombudsman de Radio-Canada Pierre Champoux eut jugé que La parfaite victime avait enfreint les normes et pratiques journalistiques de la chaîne publique, l'une des journalistes qui a réalisé le documentaire, Monic Néron, a brisé le silence sur les réseaux sociaux.
« Si les réalisatrices [Monic Néron et Émilie Perreault] avaient parfaitement le droit de ne pas corriger leur documentaire, je crois que Radio-Canada avait la responsabilité d’en prévenir l’auditoire, d’autant plus que cinq mois s’étaient écoulés entre la première du film et sa diffusion sur ICI Télé », a conclu M. Champoux dans son analyse publiée lundi.
Ce à quoi Monic Néron a réagi sur les réseaux sociaux en réfutant « avec véhémence » les accusations comme quoi son documentaire contribue aux dérives du système.
« La Parfaite victime
• DERNIER CHAPITRE •
La route fut à la fois longue, constructive et sinueuse depuis décembre 2017. S’il y a une chose que j’ai apprise depuis, c’est qu’il faut se lever tôt et s’endurcir la couenne pour espérer humblement améliorer un tant soit peu le monde dans lequel on vit. S’il y a une chose qui m’aura percutée à jamais, c’est la puissance des voix qui se sont élevées pour provoquer des changements. Des victimes aux spécialistes en neurotraumas, en passant par de nombreux juristes convaincus hors de tout doute qu’il fallait exposer cette fréquente réalité, celle des imperfections du système de justice en matière de violence conjugale et sexuelle, si difficile soit-elle à avaler.
Cette semaine, l’Ombudsman de Radio-Canada a conclu que le film était d’intérêt public, qu’il devait être diffusé, mais qu’il aurait dû être précédé d’un bandeau d’avertissement de film d’opinion. Nous avons pris acte de cette décision.
N’aurait-il pas été justifié que nous puissions exposer, nous aussi, nos arguments, en marge d’un processus sans appel ? Peut-être, êtes-vous nombreux à me signifier. C’est quand même notre visage qui accompagne les grands titres même si le blâme ne nous vise pas personnellement.
Revenons à l’essentiel.
Par définition, un film documentaire défend effectivement une thèse. La nôtre ? Pas qu’il faut être parfaite, mais bien que le processus génère une oppressante impression de devoir être parfaite, qu’un seul faux pas peut coûter une chance d’obtenir justice.
La nuance, elle est géante.
Chaque parcelle de démarche, de réflexion, de choix éditoriaux avait sa raison d’être dans la création de ce film qui allait nécessairement déranger l’ordre établi.
À ceux qui malgré tout disent que je n’y connaissais rien, je répondrai ceci : j’ai accessoirement passé 6 ans de ma vie à vous regarder à l’œuvre à longueur de journée. Et 3 ans ensuite à décortiquer des jugements, des entrevues, des recherches et des témoignages.
Certes, on n’est jamais à l’abri d’une statistique contestée après-coup, après laquelle on a couru en vain pendant des années. Même avec les plus nobles intentions, une démarche rigoureuse, même en étant appuyée par certains des plus grands documentaristes que le Québec ait connus.
Aujourd’hui, un cabinet d’avocats dont je tairai le nom a d’ailleurs publié ceci :
« Les réalisatrices Monic Néron et Émilie Perreault ne permettent pas de contribuer à cibler les problèmes, ni à développer des solutions. Elles ne contribuent pas à donner courage et espoir aux victimes / survivantes. En caricaturant le tout, elles participent au problème. »
Le problème, des plaignant.e.s ont baigné et baignent encore dedans chaque jour. Le film est né de ce problème béant. Il l’a exposé à la dure. Et depuis, a humblement contribué à le faire cheminer.
Je refuse donc avec véhémence cette accusation de participer aux dérives de ce système qui craque de partout en matière sexuelle et conjugale et qui a laissé tant d’hommes, femmes et enfants souffrir trop longtemps dans un douloureux silence.
Ce que je retiendrai de cette puissante aventure, ce sont vos incalculables témoignages depuis 7 mois. Vous, policiers et intervenants qui accompagnez des victimes et êtes témoins chaque jour d’incongruités. Vous qui avez reconnu votre parcours judiciaire ardu à l’écran. Vous qui vous êtes senti.es moins seul.es, validé.es ou mieux outillé.es pour la suite.
Ce film est pour vous.
Monic Néron », a-t-elle écrit sur Facebook.
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