L'humoriste Mélanie Couture publie un message coup de poing sur l'accès à l'avortement qui fait le tour du web

Alors que le droit à l'avortement est menacé plus que jamais aux États-Unis, Mélanie Couture a fait une publication coup de poing et a révélé avoir elle-même subi une interruption volontaire de grossesse.

« J’ai eu un avortement au début de ma trentaine. 

Je sortais de l’école Nationale de l’humour, je faisais 

22 000$/an , j’habitais dans un deux et demi chauffé/eclairé pour 400$ par mois. À ce prix là, j’avais droit à des trous dans le prelard, pas de hotte de poêle et quand le voisin qui ramassait souvent des meubles au vidange a fait rentrer des punaises de lit dans le bloc, la proprio n’a rien voulu savoir d’exterminateurs et ça été la guerre. 

Je suis tombée enceinte après une nuit avec un amant récurent, qui ce soir là avait de la difficulté à maintenir son érection et avait insisté pour enlever le condom. J’ai voulu qui le garde, il a insisté une fois de plus. « Laisse-moi rentrer, m’a revenir dur et après m’a le remettre.» J’ai cessé de m’obstiner, j’ai baissé la garde et j’ai mis ma santé derrière son ego de connard et ce qui pouvait arriver, arriva: Le fucker s’est fini en dedans. (Je sais, c’est une agression mais restons focus sur l’avortement) 

Je me suis endormie frustrée après moi, frustrée après lui. Une fois a jeun je suis partie je n’ai plus voulu y penser. Même pas pensé à la pillule du lendemain. 

Deux semaines plus tard j’ai les mamelons sensible, à 31 ans je fais mon premier test de grossesse à vie et cr*ss que c’est pas dans la joie. 

J’étais catégorique. « Fuck c’est pas vrai que je vais être attachée à cet es*i là toute ma vie pour quelques nuits chaudes. » 

« Fuck c’est pas vrai que je vais élever un enfant dans un deux et demi » 

« Fuck c’est pas vrai que je vais commencer ma carrière d’humoriste en mère solo parentale.» 

Fuck Fuck FUCK. 

Malgré tout, j’ai pleuré en écoutant Poussière d’ange d’Arianne Moffat en boucle. Tu te demandes si c’est ta seule chance, si tu devrais peut-être…C’est jamais facile. 

Tout ça à cause d’un bande mou 

Mes parents sont venus à la clinique d’avortement avec plein de douceur. Mais je vous jure si y’avait eu un anti-choix entrain de manifester pour me crier dessus aux portes de la clinique, mon père l’aurait probablement sucker puncher. 

Les anti-choix que les femmes doivent affronter aux portes des cliniques au USA, sont porteurs d’une violence envers les femmes, une misogynie intériorisée moulée par des règles écrites pour des hommes par des hommes.

Et en ce moment, aux États-Unis, la victoire est presque dans leur cour.

C’est prouvé que l’abstinence ne fonctionne pas, alors sortons la tête du sable. On ne peut pas avoir une société active sexuellement, que la charge de la contraception soit à 99% sur les épaules des femmes et s’attendre à des parcours sans fautes. 

Y’a autant de raisons et d’histoire qu’il y a de femmes, et même si je vous raconte la mienne, c’est franchement pas de vos affaires le pourquoi. 

Il n’y a pas de bonnes candidates ou de mauvaises candidates à l’avortement, y’a juste des  personnes qui essaient de contrôler un corps qui ne leur appartient pas sous le couvert de la “vertu”. Une vertu dictée par une religion qui ne considère pas les femmes comme leur égale et se fiche de la science.

Ce qui se passe aux States c’est  une regression qui plongera les femmes qui ont peu de moyens, dans encore plus de pauvreté afin de mieux les contrôler. 

Ce sont pas des pro-vie. Tous ces hommes et femmes sont des anti-choix, des pro-contrôle , des licheux de balustrade, des extrémistes, des hypocrites,  des avares de pouvoir, des baiseurs de cul d’pasteurs, des rim jobbers de curés. 

Y’a rien de vertueux à persécuter les femmes et leur enlever leurs droits. 

Je serai drôle sur scène. Là j’suis fâchée.

Restons vigilent(e)s », a-t-elle écrit dans une publication qui a depuis été partagée plus de 1 500 fois sur Facebook. 

Rappelons que la Cour suprême des États-Unis pourrait revenir sur l'arrêt historique de Roe contre Wade, qui avait légalité l'avortement en 1973. Ainsi, si une décision du plus haut tribunal au pays allait en ce sens, les États pourraient librement interdire ou autoriser les interruptions volontaires de grossesse.