« Là, vous êtes en train de me pousser »
Autrefois figure bien connue du paysage télévisuel québécois grâce à ses émissions Apollo dans l’frigo et Ma mère cuisine mieux que la tienne!, le chef Giovanni Apollo, de son vrai nom Jean-Claude Apollo, fait aujourd’hui face à des accusations extrêmement graves. Il comparaît au palais de justice de Saint-Hyacinthe pour répondre à des allégations d’agressions sexuelles commises entre 2011 et 2017 sur sa propre fille, Coralie, qui avait à peine 14 ans au début des événements présumés.
Désormais âgée de 27 ans, la jeune femme a décidé de rendre l’affaire publique en témoignant dans les médias, notamment dans Le Devoir.
Selon le mandat d’arrestation, Apollo aurait profité de la position d’autorité qu’il occupait sur sa fille pour commettre les gestes reprochés. Il a été arrêté par la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent et fait actuellement l’objet d’une enquête.
Yves Poirier de TVA Nouvelles a réussi à capter les images de sa sortie du poste de police aujourd'hui.
« Pas de commentaires », a-t-il lancé aux journalistes, rappelant qu’il est « présumé » innocent et a ajouté : « De toute façon peu importe ce que je dis, vous allez vous en servir », ajoutant qu’il allait parler avec son avocat.
Ce n’est pas la première fois que le nom d’Apollo est lié à des controverses. En 2017, dans le sillage du mouvement #MoiAussi, des inconduites sexuelles lui avaient été reprochées, qu’il avait niées publiquement. Il avait également un casier judiciaire en raison d’un incident survenu en 2010, où il avait été reconnu coupable d’avoir frappé et menacé de mort le nouveau conjoint de son ex-femme.
Déjà discrédité par des révélations sur son identité réelle et des mensonges entourant son parcours professionnel, Giovanni Apollo s’était peu à peu retiré de la vie publique.
Tel que rapporté par Le Devoir, bien que la loi permette aux survivantes de violences sexuelles ou conjugales de préserver l’anonymat, Coralie a choisi de se présenter à visage découvert dans sa plainte, afin de briser le silence entourant l’inceste. Dans un entretien accordé au Devoir, elle confie que le lien familial a longtemps été un frein à sa démarche.
« La raison pour laquelle ça m’a pris du temps à dénoncer, c’est parce que c’est mon père », explique-t-elle. Aujourd’hui coupée de tout contact avec lui, elle admet que cette distance a été déterminante dans sa décision. « Je ne crois pas que s’il était resté dans ma vie, j’aurais été capable de le faire. C’est quelqu’un qui me faisait vraiment peur. »
Ce nouveau scandale, impliquant un lien familial aussi sensible, risque de ternir irrémédiablement ce qu’il restait de son image publique.
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