Une émission qui ne fait clairement pas l'unanimité
La nouvelle série documentaire consacrée à l’entrepreneur Luc Poirier, présentée sur Crave, ne laisse personne indifférent. Si le projet visait à inspirer en retraçant le parcours de l’homme d’affaires devenu millionnaire, plusieurs Québécois y voient plutôt une démonstration éxagérée et inutile de sa richesse, en complet décalage avec la réalité que vivent de nombreux citoyens.
Voici le résumé de cette série documentaire :
Parti de rien, élevé dans un HLM par une mère prestataire de l’aide sociale, Luc Poirier a bâti, à partir de quelques sacs de bonbons, un empire évalué à près de 1 milliard de dollars. Une histoire de vie hors de l’ordinaire… Une ascension sociale fulgurante vue à travers les yeux de celui qui sait le mieux mettre des mots sur les histoires d’argent : Pierre-Yves McSween.
Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. Beaucoup reprochent à Poirier de mettre trop l’accent sur son train de vie luxueux et ses possessions, au détriment d’un message plus sobre et motivant.
Pour plusieurs, le documentaire donne davantage l’impression d’un « show de fla fla » qu’un réel partage d’expérience entrepreneuriale. Des internautes se disent mal à l’aise face à cette mise en scène de l’abondance, surtout dans un contexte économique difficile où de nombreuses familles peinent à joindre les deux bouts.
Certaines voix dénoncent le timing malheureux de cette série, alors que le Québec est confronté à une crise de l’habitation, à une inflation galopante et à un taux de chômage inquiétant chez les jeunes. Pour plusieurs, ce type de contenu accentue la fracture entre les élites économiques et la population en général.
Voici quelques commentaires recueillis :
J'ai regardé les 3 épisodes. Les bouts où il parle de son parcours d'entrepreneur sont quand même intéressants, ça constitue à peu près 30% de la série. Dans l'autre 70%, c'est juste de l'étalement de sa richesse matérielle : les Ferrari, un hélicoptère, un manteau à 30 000$, une propriété de luxe aux Bahamas où ils vont aux 6 ans, des sacoches et des montres qui valent des millions... De la grosse insignifiance crasse. Mais bon, j'en comprends que pour Luc Poirier faire de l'argent c'est plus un jeu qu'autre chose. J'en comprends aussi qu'il aime étaler sa richesse matérielle parce qu'il aime le regard des autres que ça lui apporte (par exemple avoir une Porsche à 17 ans pour pogner avec les filles). Et je comprends surtout qu'on ne pourra pas régler les crises (environnementale, sociale, économique) sans modifier notre système économique, parce que les riches n'agissent pas de façon rationnelle.
Un os** de flambeur. On a pas en aversion ceux qui ont de l'argent, on a en aversion ceux qui ont besoin de le montrer à tout le monde pendant une crise sans précédent.
Les Ferrari qui dorment dans le garage, les résidences de luxe inhabitées, les sacoches et les montres de luxe dans le walk-in, etc. C'est clair qu'il n'y a pas là une optimisation de l'utilité/valeur pour la société.
D'autres estiment que le documentaire aurait pu gagner en crédibilité et en pertinence si Poirier avait opté pour une approche plus humble, centrée sur les épreuves surmontées et les leçons tirées de son parcours. À leurs yeux, le message serait alors plus authentique et accessible.
Cela dit, certains téléspectateurs prennent la défense de l’entrepreneur, rappelant que le succès ne tombe pas du ciel et que Luc Poirier a travaillé fort pour en arriver là. Selon eux, il est légitime de vouloir raconter son histoire, même si le style adopté ne fait pas l’unanimité.
Cette série soulève un débat bien québécois : jusqu’où peut-on célébrer la réussite financière sans tomber dans le tape-à-l’œil? Et surtout, comment concilier cette glorification du succès individuel avec les enjeux sociaux collectifs actuels?
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