Rosalie Taillefer-Simard revient sur les détails de l’un des jours les plus angoissants de sa vie

Rosalie Taillefer-Simard est une artiste québécoise profondément inspirante, reconnue autant pour son talent en arts visuels que pour son parcours de vie exceptionnel. Fille du chanteur René Simard, Rosalie est sourde de naissance, mais elle n’a jamais laissé ce défi définir ses limites.

Au contraire, elle a su transformer cette réalité en force motrice, utilisant la peinture comme moyen d’expression puissant et sensible. À travers ses œuvres, elle traduit ses émotions, ses combats, mais aussi sa joie de vivre, sensibilisant du même coup le public à la réalité des personnes sourdes.

Sa résilience, son charisme et sa passion font d’elle une figure admirée, un modèle de persévérance pour toute une génération.

Habituellement discrète sur sa vie privée, Rosalie a choisi de se confier publiquement sur une épreuve bouleversante survenue durant sa deuxième grossesse. Lors de son passage à l’émission Bonsoir bonsoir!, elle a raconté avec émotion les événements de l’hiver dernier, une période marquée par la peur et l’incertitude.

Tout a commencé avec des saignements inhabituels. Inquiète, Rosalie a consulté sa gynécologue, qui a prescrit des analyses. Le résultat, inattendu, a provoqué une grande joie : elle était enceinte. Elle et son conjoint espéraient agrandir leur famille, mais cette joie a été de courte durée.

Une échographie a révélé une masse anormale dans sa trompe de Fallope droite. Le diagnostic est tombé : grossesse ectopique. Ce type de grossesse, qui se développe en dehors de l’utérus, représente un risque grave pour la santé de la mère. L’unique option sécuritaire était une interruption médicale.

Malgré la médication prévue pour résoudre la situation, Rosalie a dû faire face au pire scénario : la trompe a éclaté. L’artiste a été transportée d’urgence à l’hôpital, où elle a subi une opération d'urgence afin d'éviter une hémorragie interne potentiellement fatale. Ce moment, elle l’a qualifié comme l’un des plus effrayants de sa vie.

''Pour ceux qui ne s'avent pas, j'ai fait une grossesse ectopique. Ça a éclaté. J'ai fait une hémorragie. C'étais une grossesse de trois semaines. Mais j'ai tellement été bien entouré avec le personnel de la santé. C'est sûr que ça a été toute une aventure, mais je ne perdais pas espoir parce que je me disais, au moins, j'ai déjà eu une grossesse normale. Puis là, maintenant, j'ai ma petite fille qui s'appelle Adélie. Elle a 20 mois. C'est une boule d'énergie. J'en parle puis ça, ça me touche vraiment. ''

Malgré la douleur, Rosalie a choisi de raconter son histoire dans l’espoir de briser un certain tabou autour des grossesses ectopiques. Elle souhaite offrir du réconfort aux femmes qui, comme elle, traversent ce genre d’épreuve difficile, souvent dans le silence.

''J'aurais pu mourir quand même. Parce que, dans le fond, je prenais des médicaments pour faire disparaître la grossesse. Puis le médicament, ça fonctionnait. Mais quand je suis arrivée chez nous, ça a quand même éclaté. C'est 10% des personnes qui peuvent vivre ça. Puis là, J'avais des crampes. C'était incroyable. Après ça, j'ai eu des suivis. Je me suis fait opérer tout de suite après. J'était à l'urgence, j'étais blanche, blanche, blanche juste avant l'opération.

Je m'en suis fait. C'est parce que j'avais plein de sang dans mon ventre. C'est comme si j'étais enceinte plusieurs mois. J'étais dure, mon ventre. C'était incroyable.

L'opération, c'est ça qu'il fallait que je vive. Mais en même temps, même si ça a été quelque chose, c'est pas ça qui va m'empêcher de retomber enceinte. Je ne veux pas garder une peur de ça. Je veux continuer à vivre.''

Voici la séquence vidéo:

Fidèle à elle-même, elle a transformé une expérience traumatisante en un message d’espoir et de solidarité. Une autre preuve de la force tranquille de cette artiste au cœur immense.