Elle passe un message clair !
Marie-Claude Savard est une voix familière et appréciée du public québécois, que ce soit à la radio ou à la télévision. Authentique, directe et toujours engagée, elle n’a jamais eu peur d’aborder les sujets délicats. De passage récemment à l’émission Sucré Salé, l’animatrice et autrice a livré un témoignage touchant et percutant sur les critiques qu’elle a reçues à la suite de la diffusion de sa série documentaire Beautés espérées, diffusée plus tôt cette année.
Interrogée par Mélanie Maynard, Marie-Claude est revenue sur les intentions qui ont guidé sa démarche documentaire.
'' L’hiver dernier, t’as fait paraître un documentaire qui s’appelle Beautés espérées. Pis t’as dit que t’avais des intentions très nobles dans ta démarche, mais que tu t’es mis la main dans un nid de guêpes '', a lancé l’animatrice de Sucré Salé. Marie-Claude n’a pas hésité à confirmer.
« Ç’a été surprenant (...) À la base, c’était un documentaire sur la chirurgie plastique et les traitements esthétiques. (...) Ça dérange de manière intense. C’est comme la religion, la politique, ça polarise, ça rend violent », a-t-elle confié avec franchise.
Loin de faire dans la provocation gratuite, la série Beautés espérées se voulait une exploration nuancée du monde des soins esthétiques, avec un regard humain, empathique et réfléchi.
Pourtant, le sujet a suscité des réactions vives, voire agressives, notamment sur les réseaux sociaux. « On a voulu faire une série pour montrer le sérieux derrière tout ça, et je ne me suis jamais autant fait ramasser sur les réseaux sociaux », a-t-elle ajouté, visiblement encore affectée par la virulence de certains commentaires.
'' L'idée, c'était de suivre une dizaine de patients-patientes qui choisissent d'intervenir sur leur apparence. Dans leur démarche. Pour plein de raisons. Des bras trop gros jusqu'à des grosses pertes de poids, jusqu'à des blepharoplasties, la chirurgie des préventif, tout ce que tu peux imaginer, augmentation de fesses, de seins, de diminution de tout. C'était simple de même.
Moi, je m'en allais à la rencontre de gens pour me questionner sur ça. Là, rapidement, c'est devenu, mais toi, tu fais quoi? Là, quand t'es documentariste, tu deviens forcément impliquée dans la quête. Puis avec toute ma transparence, moi je l'ai dit que j'ai commencé à faire du botox dans la trentaine.
Tu sais. Parce que si on le dit, on se fait condamner. Si on le dit pas, on se fait traiter de menteuse. Ça dérange de manière intense. C'est comme la religion, la politique. Ça polarise, ça rend violent. On a fait une série où on montre les opérations pour bien décrire ce que c'est le sérieux de ça. Je ne me suis jamais fait ramasser de même ces réseaux sociaux. C'est quand... la semaine passée, je me suis fait traiter de charrue. ''
La discussion entre Marie-Claude et Mélanie a ensuite glissé vers un échange plus intime sur la haine en ligne que subissent les femmes médiatisées, mais aussi sur leur propre rapport à l’apparence et aux traitements esthétiques.
Dans un climat de respect et d’écoute, les deux animatrices ont partagé leurs réflexions personnelles, tout en rappelant à quel point la pression sociale peut être lourde à porter, surtout pour les femmes dans l’espace public.
'' Bien vieillir, c'est un ensemble de facteurs. Fait que les doutes que tu vis, ça fait partie de ça. On vit dans une collectivité qui est axée sur l'image (...) Fait que c'est comment qu'on voit la réalité des choses. On vit une pression, on compose avec du mieux qu'on peut. C'est pas l'extérieur qui va conditionner la beauté qu'on a, c'est ce que nous, on a à l'intérieur, mais en même temps, c'est comme le lâcher-prise, ça a le goût de frapper la personne qui dit ça.
Sois belle à l'intérieur, t'as juste le goût d'y en décocher un. Fait qu'aujourd'hui, je peux dire, après 30 ans... dans l'espace médiatique, 20 ans botoxés de manière ouverte, un documentaire terminé, il n'y a pas encore de réponse. Ça revient à dire qu'on est en période de transition. Fait que moi, la seule affaire que je peux dire, sérieux, là, bienveillance, OK?
Le soir que t'as des questionnements et que t'es en maudit, là, fais juste relaxer un peu. Regarde un film que t'aimes, passe à d'autres choses. T'es pas obligé d'aller attaquer, agresser quelqu'un sur les réseaux sociaux. ''
Encore une fois, Marie-Claude Savard s’est distinguée par son honnêteté et sa capacité à créer des discussions nécessaires. Son passage à Sucré Salé a rappelé pourquoi elle reste une figure si importante du paysage médiatique québécois : parce qu’elle parle vrai, avec cœur, même quand ça dérange.
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