Geneviève Leclerc
Instagram

Geneviève Leclerc, une ancienne de La Voix est «profondément dérangée» par le retour de l'émission

Elle en avait long à dire !

Samuel Doiron

Samuel Doiron


Après une édition de Star Académie qui a su faire vibrer le Québec en réunissant talents, émotions et moments marquants, voilà que l’annonce du grand retour de La Voix à l’hiver 2026 a fait beaucoup jaser cette semaine. La populaire compétition musicale reviendra en ondes, prenant la place laissée vacante par Star Académie.

Si plusieurs téléspectateurs ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme, ce n’est pas le cas de tout le monde. L’artiste Geneviève Leclerc, révélée au grand public lors de la quatrième saison de La Voix en 2016, a tenu à faire entendre une voix différente.

Sur ses réseaux sociaux, la chanteuse a partagé une longue publication dans laquelle elle exprime son malaise face au retour de l’émission, mais surtout face à ce qu’elle considère comme un symptôme d’un problème plus profond dans l’industrie du divertissement québécois.

Geneviève Leclerc avec son chien
Geneviève Leclerc - Facebook

Si elle se dit reconnaissante envers La Voix pour lui avoir offert une visibilité précieuse, elle ne cache pas son désenchantement quant à la mécanique derrière ces grands rendez-vous télévisuels. Selon elle, l’alternance entre Star Académie et La Voix ne repose pas sur une volonté artistique ou pédagogique, mais bien sur des considérations purement économiques.

On choisit le format qui coûte le moins cher, qui promet le meilleur retour sur investissement, sans penser aux artistes qu’on met temporairement sous les projecteurs.

Geneviève Leclerc sur scène
Geneviève Leclerc - Facebook

Geneviève Leclerc met en lumière une réalité rarement discutée publiquement : une fois l’émission terminée, que reste-t-il aux jeunes artistes? Bien souvent, ces talents en herbe sont propulsés sur scène pendant quelques semaines, acclamés par des milliers de téléspectateurs, avant d’être laissés à eux-mêmes dans un milieu artistique férocement compétitif.

Elle s’interroge sur le manque d’encadrement à long terme, sur l’absence de soutien concret une fois les caméras éteintes.

Voici le message qu'elle a partagé sur les réseaux sociaux :

PRODUCTEURS, ARTISTES ....

y’a-tu juste moi qui voit le MALAISE là-dedans?

Je viens de lire un article sur le retour de La Voix en 2026, au détriment de Star Académie. On y parle de budget, de rentabilité, de décisions économiques. Et je comprends : en tant que productrice, je sais ce que c’est que d’évaluer un projet, d’analyser les coûts, de faire des choix. Rien à redire là-dessus.

Mais ce qui me dérange profondément, c’est qu’on parle de ces émissions comme de simples produits à alterner selon le retour sur investissement — sans jamais parler des artistes qu’on génère année après année.

Parce que ça fait maintenant près de 20 ans qu’on produit de la télé-réalité musicale au Québec. Depuis Star Académie, La Voix, Mixmania et d’autres, on crée des bassins d’artistes à répétition, des cohortes de 10 à 20 personnes qu’on met en lumière pendant quelques mois… sans jamais avoir le marché pour les soutenir après.

Geneviève Leclerc sur scène
Geneviève Leclerc - Facebook

Moi, j’ai fait La Voix saison 4. C’était en 2016. Il y a déjà 9 ans. Et déjà à ce moment-là, le disque ne se vendait plus, les radios avaient leurs listes figées, et les scènes payantes se faisaient rares. Rien ne s’est arrangé depuis. On sait que le marché est saturé, qu’il n’a plus la place pour absorber ces nouveaux artistes qu’on expose un instant — et qu’on laisse tomber ensuite.

Mais ça ne nous a jamais arrêtés.

Alors aujourd’hui, on nous dit que Star Académie coûte trop cher. Que La Voix est plus "rentable". Très bien. Mais quand va-t-on parler de la rentabilité du côté de l’artiste? Parce qu’un jeune qui sort de là, qui devient son propre entrepreneur du jour au lendemain, n’a pas plus d’outils pour gagner sa vie aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Pas plus de subventions, pas plus de place sur scène, pas plus d’espace médiatique.

Alors au lieu de basculer d’un concept à l’autre selon ce qui est le moins coûteux à produire, est-ce qu’on pourrait penser à l’humain derrière ça?

À l’artiste à qui on fait miroiter un rêve, une carrière, une place dans un marché qui n’existe plus?

Moi je demande :

Est-ce que vous dormez bien avec ça, le soir?

Je veux juste être très claire.

Je suis extrêmement reconnaissante envers La Voix saison 4. C’est ce passage qui m’a permis de me faire entendre au Québec. Mais rien n’a été garanti. J’ai dû travailler très, très fort pour bâtir la suite. Et j’ai eu la chance d’arriver là avec plus de 20 ans de métier derrière la cravate. Ce n’était pas facile. Ça ne l’est jamais.

Année après année, ces shows-là ne m’offrent pas du divertissement. Ils m’offrent de L'ANGOISSE

Je pense toujours à ces jeunes artistes.

Qu’est-ce qui va leur arriver!?

En s’exprimant à la fois comme artiste et comme productrice, Geneviève Leclerc apporte un regard éclairé sur les mécanismes qui régissent l’univers télévisuel musical.

Loin de condamner La Voix, elle reconnaît les opportunités et les retombées positives que l’émission a eues sur sa propre trajectoire. Toutefois, elle lance un appel clair : il est temps d’ouvrir un véritable dialogue sur les attentes qu’on suscite chez les participants… et sur la réalité qui les attend une fois les projecteurs éteints.

Inscrivez-vous à notre infolettre

Recevez les dernières nouvelles directement dans votre boîte de réception.

Monde de Stars

Votre source de nouvelles du showbiz québécois

© 2025 Attraction Web S.E.C. Tous droits réservés.