«Chanteurs Masqués»: Voici comment Boom Desjardins a adapté sa voix afin de brouiller les pistes

La cinquième saison de Chanteurs masqués continue de captiver le public chaque dimanche soir, et le plus récent épisode a offert un moment particulièrement marquant : le dévoilement du chanteur Boom Desjardins, qui se cachait sous le coloré costume de Monsieur Cornichon.

Une révélation qui a pris tout le monde par surprise, car peu de téléspectateurs avaient réussi à reconnaître la voix pourtant si distinctive de l’artiste. Et pour cause : Boom avait délibérément modifié sa voix tout au long de l’aventure afin de tromper les enquêteurs et le public.

Ce dernier a dû relever un défi de taille : dissimuler une voix qu’on reconnaît habituellement dès les premières notes. Habitué à interpréter des chansons remplies d’émotion et de puissance, l’ex-leader du groupe La Chicane a dû apprendre à chanter autrement, à doser sa force vocale, et à réinventer son style.

« C’était mon principal défi en participant à cette compétition musicale. La directrice vocale Marie-Ève Riverin et moi avons établi comme première stratégie que je devais m’éloigner de mon style musical habituel », explique-t-il au magazine 7 Jours.

Avec l’aide de Marie-Ève Riverin, la directrice vocale de l’émission, Boom a entrepris un travail minutieux de transformation. Ensemble, ils ont cherché des chansons qui lui permettraient de camoufler son timbre tout en respectant les contraintes de la production. Il raconte avoir dressé une longue liste de morceaux potentiels, avant de découvrir que plusieurs titres convoités avaient déjà été chantés lors des saisons précédentes.

« Il fallait trouver des chansons qui n’avaient pas été utilisées, et ensuite la production devait obtenir les droits. Ce n’est pas toujours simple », confie-t-il.

Parmi les chansons envisagées figuraient notamment Emmenez-moi de Charles Aznavour et Loin loin de la ville de Boule Noire, deux pièces classiques qui démontrent bien l’éventail musical qu’il souhaitait explorer. Mais le véritable défi résidait dans la métamorphose vocale.

« Comme je possède un studio d’enregistrement à la maison, j’ai pu faire plusieurs tests. J’envoyais mes essais à Marie-Ève, et elle me disait si ma voix était encore reconnaissable. Pour la première fois de ma vie, je devais chanter avec moins d’intensité, ne pas pousser ma voix, pour dissimuler mon identité. Un bon exercice d’humilité! », raconte-t-il avec un sourire.

Cette démarche, à mi-chemin entre jeu d’acteur et performance musicale, a porté ses fruits. Les enquêteurs, malgré quelques soupçons, n’ont jamais été totalement certains de son identité. Le public, de son côté, a été séduit par son interprétation nuancée, empreinte d’humour et d’autodérision.
Boom a même poussé le jeu plus loin en s’amusant à imiter d’autres chanteurs et à adopter un léger accent français pour brouiller encore davantage les pistes. « J’essayais de prendre un petit accent, d’imiter certaines voix. Malgré tout, j’étais persuadé que les enquêteurs savaient que c’était moi. »

Une scène en particulier l’a marqué : pendant une pause de tournage, Mélissa Bédard — qui fait partie du panel d’enquêteurs — s’est mise à chanter Calvaire de La Chicane. « J’ai pris ça comme un signe! Je croyais qu’elle voulait me dire qu’elle m’avait reconnu. Finalement, ce n’était qu’une coïncidence! », se remémore-t-il en riant.

Le chanteur avoue que cette aventure lui a permis de redécouvrir sa voix sous un autre angle, et même de s’amuser avec des styles qu’il n’aurait jamais explorés autrement.
« On pense qu’on connaît notre voix, mais la vérité, c’est qu’on peut toujours la transformer. Cette expérience m’a forcé à écouter autrement, à être plus précis et plus subtil. »

Grâce à sa créativité, sa rigueur et son sens du jeu, Boom Desjardins a réussi l’un des plus beaux tours de cette cinquième saison. Il a prouvé qu’un artiste chevronné pouvait encore se réinventer, même après plusieurs décennies de carrière.

Derrière le masque loufoque de Monsieur Cornichon, il a démontré qu’au-delà du rockeur et du chanteur à la voix rauque, il demeure un véritable interprète caméléon, capable de jouer avec son instrument le plus précieux : sa voix.