Sébastien Delorme se confie pour une rare occasion sur une période très difficile de sa vie

Sébastien Delorme a marqué l’imaginaire collectif avec son rôle de Stéphane Pouliot dans la série à succès District 31.

De 2016 à 2021, il a incarné ce policier avec une intensité et une justesse qui ont conquis le public. La fin brutale de son personnage, assassiné par le criminel Joël Racicot et retrouvé sans vie dans le coffre de sa voiture, a laissé les téléspectateurs sous le choc.

Mais pour l’acteur, ce tournant dramatique n’a pas seulement bouleversé les fans : il a aussi changé sa trajectoire professionnelle.

Invité récemment au balado Ouvre ton jeu, animé par Marie-Claude Barrette, Sébastien s’est ouvert avec une rare sincérité sur ce qu’il a vécu après la disparition de son personnage.

L’émission, construite autour d’un jeu de cartes qui pousse les invités à répondre spontanément, a permis de découvrir un Sébastien Delorme à la fois vulnérable et lucide.

Il a confié avoir craint un moment de retomber dans l’incertitude, de ne plus recevoir d’auditions, voire de devoir reprendre un emploi plus « ordinaire », comme ce fut le cas après la série La Promesse.

Pourtant, paradoxalement, la mort de son personnage lui a offert une visibilité encore plus grande. Selon ses mots, ce qui aurait pu ressembler à une fin a en réalité servi de tremplin, créant une demande accrue pour ses talents et consolidant sa place dans le milieu.

'' Quand La promesse a terminé, j'ai été deux ans sans avoir travaillé. Puis je suis allé travailler dans une boutique de vélo. Parce qu'après avoir été sur les pancartes, à côté de TVA, il n'y avait plus rien qui se passait. On ne m'auditionnait plus.

Quand je me retrouvais en audition, je n'étais pas capable de décrocher les rôles. J'étais tout nerveux. Puis je n'étais pas bien, puis la confiance baisse. En perdant District, j'ai fait, ''c'est pas vrai, je ne vais pas retourner dans cette zone-là''...

Tu te sens vraiment comme de la marde. Fait que j'ai fait « Ah non ». En fait, c'est la plus grande publicité qui ne pouvait pas m'arriver. Le plus grand service qui ne pouvait pas me faire. De me faire mourir, puis finalement de créer une espèce de demande pour moi. Qui a fait que, malgré les quelques mois que je n'ai pas eu de travail, ça a fait monter ma valeur comme comédien. l'espèce de deuil qu'il y a eu de ce personnage-là, puis, veux, veux pas, indéfendable, s'est présenté. ''

Au-delà de cet aspect professionnel, Sébastien a surpris bien des auditeurs en parlant des doutes profonds qui ont longtemps teinté sa carrière. Il a évoqué ce qu’il appelle « le petit démon », une voix intérieure corrosive qui lui répétait qu’il n’était pas assez bon et qu’il n’arriverait jamais à percer. Pendant des années, cette autocritique l’a freiné, nourrissant l’insécurité malgré une image publique de confiance et de maîtrise.

Ce n’est qu’en prenant conscience de cette voix intérieure et en apprenant à la mettre à distance qu’il a trouvé une forme de libération. Désormais, il s’efforce chaque jour d’adopter un discours plus bienveillant envers lui-même, de s’encourager au lieu de s’auto-saboter. Comme il l’a expliqué, ce changement de regard a complètement transformé sa manière de vivre, lui offrant un équilibre qu’il aurait aimé atteindre plus tôt.

Ces confidences rappellent que derrière l’image de l’acteur charismatique et solide se cache un homme traversé par les mêmes insécurités que beaucoup d’autres.

En parlant ouvertement de ses doutes et de son cheminement, Sébastien Delorme démontre non seulement son humanité, mais aussi une grande force : celle de mettre des mots sur ses fragilités pour mieux les surmonter.