Rick Hughes, un autre ancien de La Voix dit ce qu’il pense franchement du retour de l’émission

L’annonce du grand retour de La Voix à l’hiver 2026 a enflammé les réseaux sociaux cette semaine. La populaire compétition musicale reviendra occuper la case horaire laissée libre par Star Académie, qui ne reviendra pas pour une nouvelle saison. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme par de nombreux fans, nostalgiques des auditions à l’aveugle et des performances marquantes.

Mais ce retour ne fait pas l’unanimité.

Parmi les voix critiques, Geneviève Leclerc, demi-finaliste remarquée de la saison 4 en 2016, a publié un long message sur ses réseaux sociaux pour exprimer son malaise. Elle y dénonce une industrie qui semble faire du surplace, recyclant les mêmes concepts au lieu d’offrir de vraies opportunités de développement à long terme pour les artistes.

Selon elle, cette décision reflète un malaise plus profond dans le milieu culturel québécois, où la visibilité éphémère semble souvent primer sur le réel accompagnement des talents.

Et voilà qu’un autre ancien de La Voix se joint à la discussion. Rick Hughes, candidat de la toute première saison en 2013, a lui aussi brisé le silence.

Réagissant à l’annonce, il a partagé publiquement ses propres réserves face à ce retour. Pour lui, le retour de La Voix soulève des questions importantes sur la place accordée aux artistes émergents et sur les retombées concrètes qu’un tel tremplin peut (ou ne peut pas) offrir dans le contexte actuel de l’industrie.

Voici son message :

On jase, là.

Depuis quelques jours, certains artistes, que je ne nommerai pas, par respect, ont partagé leurs réflexions sur l’après-Voix.
Des textes vrais, courageux, qui ont soulevé une certaine polémique. Et je les comprends. Parce que moi aussi, j’y suis passé.

Je l’ai fait à la toute première saison. Et il faut le dire : une émission comme La Voix, ça profite d’abord aux producteurs.
Ceux de l’émission, bien sûr, mais aussi ceux des artistes qu’on installe confortablement dans les fauteuils rouges.

C’est une émission à grande écoute, et cette vitrine-là sert surtout à relancer ou solidifier des carrières déjà bien établies.
Moi, avec plus de 40 ans de métier dans le corps, j’y suis allé humblement, avec l’envie de me reconnecter au public.
Quand je suis passé à l’écran, j’ai eu un bel élan de sympathie.

Mais c’est quand j’ai été sorti, après seulement deux émissions, que cet élan-là s’est doublé, triplé, même quadruplé.
Parce que je n’ai jamais eu droit au vote du public. Je n’ai pas eu la chance d’être vu et revu.
Et pourtant, j’ai continué. À voler de mes propres ailes.

Sans relance, sans promesse, sans contrat. Juste avec ma foi, ma voix et mes rêves.
Et entre nous, ça arrive aussi qu’on voie passer des talents incroyables, capables de prouesses vocales qui dépassent parfois celles des coachs eux-mêmes.

C’est un peu malaisant.
Alors oui, on jase.
Mais des fois, j’ai l’impression que ce serait peut-être la voix des participants qu’on devrait écouter un peu plus.

Le débat est donc lancé : faut-il se réjouir du retour de La Voix… ou plutôt s’interroger sur ce qu’il révèle de notre rapport à la culture et à la relève musicale?