Réal Béland raconte pour une rare fois son enfance marquée par de sérieuses blessures familiales

Réal Béland s’est récemment confié dans le cadre du podcast Le Temps d’une bouffe, livrant un témoignage empreint de franchise et d’émotion.

L’humoriste a accepté de revenir non seulement sur son parcours professionnel, mais surtout sur certains pans plus intimes de sa vie familiale, marqués par la perte et des relations complexes.

Il a notamment parlé du décès brutal de son père, emporté par une thrombose alors qu’il n’avait que 12 ans. Ce drame, survenu alors qu’il était encore un enfant, a profondément façonné sa vision de la vie.

Dès lors, il a ressenti une urgence constante de profiter du moment présent et a développé une peur tenace de voir disparaître les gens qu’il aime. Cette épreuve, aussi marquante qu’inattendue, a laissé une empreinte durable sur sa manière de vivre et de ressentir les liens humains.

" C'était la fin du monde. J'y pense à tous les jours encore. Puis un moment donné, c'est drôle, j'avais fait un podcast sur le deuil. Ok. Tu vis avec un deuil toute ta vie quand tu perds ton père jeune. J'ai perdu mon parrain six mois après aussi, qui était mon voisin. Ça a donné un double coup. Il avait pris la place de mon père pendant six mois, puis il est mort six mois après.

Subitement, un accident, la boisson, il s'est fait frapper face à face par une van. Ça a donné un double coup. Ils m'ont dit dans le podcast, ça m'a beaucoup aidé, qu'un deuil, tu ne t'en guérit jamais, il faut juste que tu apprennes à vivre avec. Puis c'est justement ce que, instinctivement, j'essayais de faire. Mais de me le faire confirmer par du monde qui a vécu des grands-deuils, ça m'a fait du bien. J'ai fait quand même... Bien, c'est normal. "

Interrogé ensuite sur d’autres pertes importantes, Réal a évoqué sa mère, avec qui la relation a toujours été difficile. Marquée par l’alcoolisme, leur relation mère-fils n’a jamais trouvé l’équilibre d’un véritable rapprochement. Lui qui ne consomme pas d’alcool, mais qui a connu d’autres formes de dépendances, avoue avoir vécu cette proximité forcée avec un mélange de devoir et de douleur.

" Puis finalement, t'sais, j'ai le droit d'y penser (...) Je pense au moment qu'on n'a pas eu ensemble, que j'aurais aimé avoir. T'sais, ma mère aussi. Ma mère est alcoolique, malheureusement. J'ai une mère très absente qui s'occupait pas vraiment de moi. Fait que quand t'es jeune puis t'as pas tes parents, t'as personne pour être un guide. Ça fait que ça m'a beaucoup manqué dans la vie, avoir un guide, savoir ce qui se fait, ce qui ne se fait pas. J'ai été un peu magané. "

Il raconte qu’il a pris soin d’elle malgré les blessures du passé, malgré le manque de soutien et d’affection qu’il avait lui-même reçus. « Ce n’était pas facile de m’occuper d’elle, alors qu’elle ne s’était pas vraiment occupée de moi », a-t-il avoué avec honnêteté.

Malgré tout, il explique qu’il a décidé de rester présent, motivé par une forme d’empathie et de projection : s’il se retrouvait seul un jour, il espérerait que ses enfants fassent de même pour lui.

Cette réflexion l’a poussé à mettre un peu de côté ses rancunes pour l’accompagner jusqu’à la fin. Dans la dernière année de sa vie, il dit même avoir trouvé une certaine paix intérieure, comme si ce geste, bien que difficile, lui avait permis d’apaiser une vieille cicatrice.

Un moment marquant a d’ailleurs scellé ce chapitre de sa vie : peu avant son décès, sa mère lui a dit être honorée d’avoir été sa mère. Pour lui, ces quelques mots, qu’il n’attendait plus, ont eu l’effet d’un baume sur le cœur. Ils venaient réparer, même de façon partielle, le manque d’encouragement et de reconnaissance qu’il avait ressenti tout au long de sa vie.

À travers ce témoignage, Réal Béland met en lumière la complexité des relations familiales, mais aussi la force qu’il faut parfois trouver pour poser des gestes qui, au final, nous permettent à nous-mêmes de guérir. Il illustre à quel point l’amour, même tardif et imparfait, peut malgré tout offrir un réconfort inestimable.

Voici l'épisode complet de Le temps d'une bouffe avec Réal Béland: