Normand Brathwaite
Le temps d'une bouffe - Capture d'écran

Normand Brathwaite se confie comme jamais à propos de sa dépression

Il est passé proche du pire

Samuel Doiron

Samuel Doiron


Invité sur le podcast Le temps d’une bouffe, Normand Brathwaite s’est livré avec une franchise désarmante sur deux pans très personnels de sa vie : sa maison en campagne, qu’il considère comme un véritable refuge, et la dépression qu’il a traversée au fil des ans.

Normand Brathwaite explique que cette maison lui permet d’avoir un sentiment d’accomplissement, presque enfantin. « Quand j’étais jeune, je lisais Batman. Avant d’arriver chez lui, il y avait une route secrète, un passage spécial. Moi, quand j’ai visité ma maison à Saint-Paul d'Abbotsford, j’ai vu qu’il y avait une petite route qui menait directement chez nous. Peu importe l’apparence de la maison, ça voulait dire que j’avais réussi quelque chose. »

Quand on lui demande s’il possède une maison de campagne, il rectifie aussitôt en souriant : « Si tu voyais le prix que ça coûte, tu n’appellerais pas ça une maison de campagne. » Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’un pied-à-terre éloigné de Montréal, mais bien d’une demeure à la hauteur de ses besoins, où l’espace et la tranquillité sont essentiels.

Normand Brathwaite
Le temps d'une bouffe - Capture d'écran

Cette route privée est devenue pour lui un symbole : celui de la liberté. « Quand t’as ta propre petite route, tu peux te stationner n’importe où, et il n’y a personne pour te dire que ton char est mal parké », lance-t-il avec son humour habituel.

Mais derrière ce rire, Normand Brathwaite reconnaît qu’il a dû faire face à des épreuves plus lourdes. Il parle sans détour de sa dépression, un sujet qu’il juge important d’aborder publiquement, surtout pour les hommes, trop souvent silencieux sur la question.

Selon lui, les personnes sujettes à la dépression sont souvent obsédées par les détails. « J’ai joué dans un sketch un samedi, et il y avait une ligne que je trouvais trop exagérée. L’auteur m’a dit que sa mère l’avait vraiment dite. Mais moi, je ne pouvais pas m’empêcher de m’arrêter là-dessus. Dans la vie, si tu t’attardes à chaque petite chose, ça peut te mener au fond. » Il reconnaît que ce perfectionnisme l’a souvent poussé dans une spirale obsessionnelle, au point de sombrer.

Normand Brathwaite
Le temps d'une bouffe - Capture d'écran

Normand confie également avoir eu des idées noires : « Bien sûr. Ça vient avec. Moi je m’en allais là. Je ne dis pas que c’est pareil pour tout le monde, mais pour moi, une dépression non soignée finit toujours mal. » Ce témoignage, qu’il qualifie de personnel, avait fait réagir l’Ordre des psychologues, qui jugeait ses propos trop catégoriques.

Mais Brathwaite insiste : il parlait de lui, de son vécu. Si aujourd’hui il est encore là, c’est en partie grâce à une peur bien concrète : la douleur physique. « Ce qui m’a retenu, c’est la peur de me faire mal. Certains, c’est leur famille. Moi, c’est ça qui m’a empêché d’aller au bout. »

Ce partage sincère, livré avec la justesse d’un homme qui n’a plus peur de se montrer vulnérable, illustre bien la dualité de Normand Brathwaite : un humoriste capable de faire rire avec des anecdotes colorées, mais aussi un homme marqué par des blessures intimes.

Sa maison en campagne est devenue son havre de paix, un lieu où il peut respirer, prendre du recul, et s’éloigner des obsessions qui l’ont longtemps tourmenté. En s’ouvrant ainsi, il offre à son public bien plus qu’un témoignage : une preuve que derrière les rires et le succès, il y a aussi des combats intérieurs qu’il ne faut pas craindre de partager.

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