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Mike Ward se porte à la défense d'un auteur arrêté pour pornographie juvénile

Un grand plaidoyer la liberté d'expression

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Mike Ward a décidé d'ajouter son grain de sel dans une histoire abracadabrante que l'on apprenait la semaine dernière. Yvan Godbout, un auteur de romans d'horreur, a été arrêté le 14 mars dernier pour production et distribution de pornographie juvénile. La Surêté du Québec a décidé d'agir suite à une enquête entreprise en 2018, qui avait été déclenchée après qu'une enseignante ait porté plainte à la police à propos d'un passage du livre «Hansel et Gretel» écrit par M. Godbout. Dans ce passage, l'auteur décrit de façon très graphique le viol d'une petite fillette de 9 ans. Le roman Hansel et Gretel est paru aux éditions AdA inc. en 2017 dans la collection « Les Contes interdits ».

Simon Rousseau, auteur et instigateur de la série des «Contes interdits» était complètement abasourdi par l'arrestation de son confrère et ami, avec qui il lui est interdit d'entrer en contact.

«C'est un roman d'horreur pour adultes. Cette scène est horrible, mais dure quelques lignes. J'ai lu bien pire! Je pense notamment au Grand cahier [d'Agota Kristof], qui est en lecture obligatoire dans certains cégeps. Ça m'a paru terrible, mais dans la scène décrite par Yvan, la volonté est de montrer aux lecteurs que celui qui a commis cet acte-là est un monstre, un porc qui est solidement puni par la suite», expliquait l'auteur à La Presse. Il n'est visiblement pas le seul à trouver la décision renversante. En effet, en quelques jours, une pétition lancée par un lecteur mécontent a récolté plus de 6800 signatures, en soutien à Yvan Godbout.

Patrick Sénécal, le plus célèbre romancier d'horreur québécois, a également pris la parole pour dénoncer cette arrestation qui s'annonce dévastatrice pour la liberté d'expression. «Je trouve ça complètement fou. C'est très cru, ce que j'ai lu, mais ce n'est pas un encouragement ou une apologie de la pédophilie! Par principe, je ne peux être d'accord avec le fait qu'on criminalise quelqu'un qui écrit de la fiction», précise Patrick Senécal.

Mercredi, c'était au tour d'un autre grand défenseur de la liberté d'expression de se prononcer sur l'affaire. On le sait, Mike Ward est encore en train de se battre lui-même pour faire reconnaître l'importance de cette valeur protégée par la Charte, suite à une longue saga judiciaire contre le petit Jérémy Gabriel, saga qui est loin d'être terminée. Sur Facebook, il a publié un long message pour rappeler les dangers de la censure. 

« Le Québec fait vraiment pitié côté liberté artistique.  On l’a vu, encore cette semaine après qu’un auteur de fiction, Yvan Godbout, ait été accusé de production de pornographie juvénile. Pourquoi? Pour un passage dans son roman décrivant le viol d’une fillette.

Il va se défendre en disant que c’est un roman d’horreur, que cette fillette n’existe pas. Il a raison et il va gagner. Là n’est pas le problème. Le problème c’est qu’il doit se défendre. Il doit se justifier pour un oeuvre artistique. »

L'humoriste fait la comparaison avec une autre histoire du même genre impliquant le maquilleur d'horreur Rémy Couture. 

« Ça me rappel du cas de Rémy Couture. Rémy est un maquilleur d'horreur. Il s’était fait arrêter par la police suite à une plainte à propos d’un court-métrage qu’il avait produit. Il est allé en cour. Il s’est défendu. Et il a gagné. Mais ça lui a coûté une fortune.

Yvan Godbout va vivre le même sort. Il va aller en cour. Il va se défendre. Et il va gagner.

Mais il faut que ce genre de truc arrête. L’enfant dans le roman d’Yvan Godbout N’EXISTE PAS. »

Voyez l'entièreté de la publication juste ici: 

Le Québec fait vraiment pitié côté liberté artistique. On l’a vu, encore cette semaine après qu’un auteur de fiction,...

Posted by Mike Ward on Tuesday, March 19, 2019

La définition de « pornographie juvénile » retenue par le Code criminel canadien ne se limite pas aux photographies et vidéos. Elle englobe également :

- « tout écrit […] qui préconise ou conseille une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi »;

- et « tout écrit dont la caractéristique dominante est la description, dans un but sexuel, d’une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi ».

Une chose est certaine, nous allons suvire le déroulement de cette affaire de près, puisque l'issue de cette histoire inédite pourrait éventuellement faire jurisprudence et modifier la marge de manoeuvre dont disposent les créateurs pour s'exprimer.