Maxence Garneau: «ma famille l’a accepté, mais ça n'a pas été un parcours de tout repos»

Maxence Garneau est aujourd’hui un visage familier et inspirant, mais son parcours n’a pas été simple. Révélé au grand public grâce à Si on s’aimait Célébrités, il a profité de cette expérience pour affirmer haut et fort sa différence et en faire une véritable force.

Maintenant chroniqueur à Salut Bonjour, il incarne une voix importante dans la représentation de la diversité et de l’inclusion, offrant un modèle que lui-même aurait aimé avoir lorsqu’il était plus jeune.

Dès la petite enfance, Maxence a ressenti ce décalage avec les attentes sociales. À quatre ans seulement, il avait été changé de classe en raison de l’intimidation dont il était victime, simplement parce qu’il préférait jouer avec les Barbies et la cuisine Fisher-Price plutôt qu’avec les camions ou les bâtons de hockey.

Il se rappelle avoir grandi dans un milieu où la chasse, la pêche et les véhicules motorisés faisaient partie du quotidien, alors que lui se reconnaissait plutôt dans une sensibilité que son entourage associait peu à la masculinité. Ce sentiment de différence s’est imposé très tôt et a marqué ses premières années.

Avec le temps, il a appris à se définir à travers des termes qui lui ressemblent davantage. Si l’étiquette d’« homosexuel » ne lui suffit pas, c’est que, dit-il, le mot « queer » représente mieux son identité, en englobant toutes les formes de diversité sexuelle et de genre.

Pour Maxence, il ne s’agit pas seulement de revendiquer son orientation, mais aussi de déconstruire les modèles de masculinité traditionnels dans lesquels il ne se reconnaissait pas.

Sa relation avec sa famille n’a pas toujours été facile, en particulier avec son père. Ayant fait son coming out à 16 ans, il a traversé des moments de silence et de distance.

Pourtant, sa participation à Si on s’aimait a ouvert un espace inédit de dialogue. Chaque semaine, son père lui écrivait pour lui dire qu’il était fier, une attention qui a profondément marqué Maxence.

Le moment le plus fort est survenu lorsqu’il a vu son père commenter publiquement un message en l’appelant « mon fabulous fils ». Ces mots simples, mais lourds de sens, ont symbolisé une réconciliation et une véritable reconnaissance de qui il est.

Voici ce qu'il a révélé en entrevue avec le magazine 7 Jours :

'' Moi, j’étais un sensible et je le suis encore. J'ai une force de caractère qui, à l'époque, n'était pas reconnue. Alors j'ai commencé à me sentir différent à un très jeune âge. J'avais un père qui aimait la chasse, la pêche, les quatre-roues, le Skidoo... Je sentais que je ne correspondais pas aux attentes de ma famille.

Ma famille l’a accepté, mais ça n'a pas été un parcours de tout repos, particulièrement avec mon père. Avec le temps, il en est venu à m'accepter et à me reconnaître. Sincèrement, Si on s'aimait a permis à ma famille de me comprendre davantage.

Ma mère me connaît bien, mais mon père a eu accès à des conversations que nous n’avions jamais eues, lui et moi. Mes parents se sont séparés lorsque j’avais trois ans. J’ai principalement grandi avec ma mère. J'ai fait mon coming out à 16 ans. Après deux années difficiles, nous en n’avions jamais vraiment reparlé. ''

Aujourd’hui, Maxence regarde derrière lui avec gratitude, même si les blessures du passé ne sont pas oubliées. Être rejeté si jeune l’avait convaincu qu’il n’était pas fait pour être heureux. Mais avec le temps, il a trouvé sa place, entouré de personnes bienveillantes et fier de son identité.

L’intimidation et les rejets l’ont endurci, lui donnant une résilience et une force de caractère qu’il porte encore aujourd’hui. S’il émeut lorsqu’il en parle, c’est parce qu’il mesure le chemin parcouru : celui d’un enfant mis à l’écart devenu un adulte épanoui, fier et lumineux.