« Je suis tellement en crisse de l’inertie de nos gouvernements »
Marie-Claude Barrette en a gros sur le cœur et elle ne s’en cache pas.
L’animatrice, victime depuis plusieurs années de fraudes en ligne où son image est utilisée sans son consentement, a de nouveau dénoncé l’inaction des autorités face à ce fléau grandissant.
Lassée de constater que peu de choses bougent malgré les signalements répétés, elle a exprimé sa colère et son désarroi dans une sortie percutante : « Je suis tellement en crisse de l’inertie de nos gouvernements », a-t-elle déclaré.
Depuis un certain temps, des fraudeurs utilisent sa photo, son nom et même de fausses entrevues pour soutirer de l’argent à des internautes crédules. Selon les données qu’elle a recueillies, ces stratagèmes auraient permis de voler plus de 20 millions de dollars à des Québécois et ce, uniquement dans les cas liés à son image. Un chiffre vertigineux qui ne représente qu’une fraction du problème, puisque d’autres personnalités publiques sont elles aussi ciblées.
L'an dernier dans une entrevue avec le 7 Jours elle racontait ceci : " Des gens ont commencé à m’envoyer des messages et des menaces, comme: «Tu vas me remettre mon argent» ou «Ça ne se passera pas bien pour toi si tu ne me rembourses pas.» Quand je lisais mes messages, ça me mettait dans tous mes états! Je me disais: «C’est quoi la prochaine étape? Je vais avoir peur d’être chez nous?» Je me fais arnaquer, je me fais voler mon identité... Là, il va falloir que je mène une bataille et que je mette des sous là-dedans aussi. Qui suis-je contre Meta? Maintenant, c’est judiciarisé. "
Pour Marie-Claude Barrette, ce silence des gouvernements est incompréhensible : « Pourquoi personne ne bouge? Qui défend les victimes de fraude numérique? Personne! » déplore-t-elle. Elle estime que les victimes sont souvent laissées à elles-mêmes, sans réel soutien psychologique ni recours efficace pour récupérer leur argent. Plusieurs d’entre elles ont vu leurs économies disparaître, certaines perdant même tout ce qu’elles possédaient.
L’animatrice plaide pour une vaste campagne de sensibilisation financée par les gouvernements afin de mieux informer la population sur les dangers des fraudes en ligne. Selon elle, ce genre de prévention pourrait sauver bien des gens de situations dramatiques.
« Il y a encore tellement de préjugés, mais la vérité, c’est que n’importe qui peut se faire avoir. Ces réseaux sont organisés, professionnels et très convaincants », souligne-t-elle.
Marie-Claude Barrette croit aussi que les institutions bancaires doivent faire partie de la solution. Elle propose que celles-ci mettent en place des systèmes d’alerte plus efficaces pour détecter les transactions suspectes et prévenir les pertes majeures : « Quand quelqu’un vide soudainement son compte, il devrait y avoir un signal d’alarme. »
Engagée dans ce combat, elle refuse d’abandonner. D’ailleurs, elle a déjà intenté une action collective contre Meta, la société mère de Facebook, pour forcer le géant du web à assumer une part de responsabilité. Le processus suit toujours son cours, bien que la démarche soit longue et complexe.
À travers ce combat qu’elle documente dans Marie contre Goliath, l’animatrice espère provoquer une prise de conscience collective. Son message est clair : il est temps que les gouvernements cessent de fermer les yeux et qu’ils soutiennent réellement les victimes de fraude numérique.
Car au-delà des chiffres et des pertes financières, c’est la confiance des citoyens qui est en jeu, une confiance qu’il devient de plus en plus difficile de préserver à l’ère des fausses identités et des arnaques en ligne.
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