Marie-Chantal Perron nous fait monter les larmes aux yeux en parlant de son père

Marie-Chantal Perron fait partie de ces artistes qui traversent les époques sans jamais perdre la profonde affection du public québécois. Depuis ses débuts, elle a su s’imposer comme une comédienne d’exception, capable de briller autant dans des rôles comiques que dramatiques. Sa grande sensibilité, son regard franc et sa voix douce font d’elle une figure à la fois rassurante et inspirante dans notre paysage culturel.

Que ce soit à la télévision, au théâtre ou au cinéma, elle incarne ses personnages avec une intensité rare, mais c’est souvent lorsqu’elle parle d’elle-même qu’elle touche droit au cœur.

C’est exactement ce qui s’est produit lors de son passage à l’émission Bonsoir Bonsoir. Ce soir-là, elle ne venait pas simplement parler de carrière ou de nouveaux projets. Elle a choisi d’ouvrir une porte sur son histoire personnelle, et plus précisément sur celle de son père, un homme simple, discret, mais dont le parcours a profondément marqué sa vie.

Ce moment de télévision s’est rapidement transformé en une leçon d’humanité, une méditation sur le temps, le travail, et la valeur des choses qu’on ne peut acheter.

Son père travaillait dans une usine de fabrication de contenants métalliques. Comme tant d’autres hommes de sa génération, il portait sur ses épaules la lourde responsabilité de faire vivre sa famille.

Obsédé par l’idée de subvenir aux besoins des siens, il multipliait les heures supplémentaires, souvent au détriment de sa propre santé.

Il craignait de manquer, et cette angoisse le poussait à s’oublier, à repousser ses envies, ses passions, ses moments de repos. Jusqu’au jour où tout a basculé.

En tentant de corriger une erreur à la fin d’un quart de travail, il a glissé la main dans une presse industrielle. L’accident a été grave, irréversible. Et pourtant, ce drame a agi comme un point de bascule.

Durant sa convalescence, privé de sa routine éreintante, il a commencé à vivre autrement. Il a redécouvert le plaisir des petits bonheurs, s’est remis à respirer, à faire des choses pour lui. Quand la compagnie l’a appelé pour reprendre le boulot, sa réponse a été étonnamment simple : il ne pouvait pas, il était trop occupé… à faire ce qu’il aimait.

Mais comme le souligne Marie-Chantal avec une grande lucidité, cette période de liberté, il ne l’a connue qu’à la toute fin de sa vie. À 69 ans, il est décédé alors qu’il pratiquait l’une de ses activités préférées : la pêche. Un départ paisible, certes, mais empreint d’un certain regret. Celui d’avoir attendu si longtemps pour vivre pleinement.

En racontant cette histoire, Marie-Chantal Perron n’a pas simplement partagé un souvenir intime. Elle a transmis un message universel, une prise de conscience que trop de gens repoussent : la vie ne nous attend pas.

Elle a conclu avec les mots que son père aurait sans doute aimés : « Prenez soin de votre vie. Profitez de vos vacances, de vos proches, de chaque instant. Chaque jour, c’est du temps supplémentaire qui ne repassera pas. »

Dans une époque où la performance est souvent glorifiée, son témoignage fait l’effet d’un baume. Il nous rappelle que le vrai luxe n’est pas dans ce que l’on possède, mais dans ce que l’on vit. Et qu’il n’est jamais trop tôt pour ralentir et choisir, enfin, de respirer.