Le lourd passé de Josélito Michaud : il a dû intervenir souvent pour sauver la vie de sa mère

Depuis quelque temps, le nom de Josélito Michaud revient fréquemment dans l’actualité, mais rarement pour des raisons légères. L’homme de 60 ans, reconnu pour sa carrière comme animateur, auteur et imprésario, avait déjà bouleversé le public en révélant être atteint d’un trouble neurologique fonctionnel, une condition complexe qui provoque des symptômes comparables à ceux du syndrome de la personne raide, dont souffre Céline Dion.

Ses mains tremblent, son élocution est parfois altérée, et il doit composer avec des raideurs musculaires au quotidien. Cette annonce avait déjà suscité une vague d’empathie. Or, ce qu’il confie aujourd’hui est encore plus bouleversant : un pan intime et douloureux de son enfance marquée par la violence.

Dans une entrevue avec Sophie Durocher, réalisée pour l’émission Dans le blanc des yeux diffusée sur LCN, Josélito a révélé avoir dû intervenir à de multiples reprises pour protéger sa mère des coups de son père adoptif.

Ce dernier, décédé en novembre 2022, était décrit par son fils comme un homme profondément colérique, imprévisible, et craint jusqu’à ses derniers jours. Pendant trente ans, sa mère a vécu sous ce joug, incapable même d’exprimer son affection devant son mari. « Elle n’avait pas le droit de me dire qu’elle m’aimait », confie-t-il, illustrant à quel point la peur avait pris toute la place dans leur foyer.

Josélito admet qu’il n’a pas été frappé physiquement, mais qu’il a grandi dans un climat où la violence conjugale dictait tout. Enfant, c’est lui qui devait relever sa mère effondrée après les assauts, un rôle insoutenable qui l’a marqué à jamais. « C’est moi qui la ramassais, tout petit », dit-il avec une émotion contenue. Cette posture, imposée trop tôt, a forgé sa résilience, mais lui a aussi laissé une blessure indélébile.

Il refuse cependant de qualifier son père adoptif de « monstre » ou de « psychopathe ». À ses yeux, il s’agissait d’un homme brisé. Une manière pour lui de survivre à sa propre colère. « C’était ça ou je le tuais », avoue-t-il, expliquant qu’il devait tenter de comprendre l’origine de cette violence pour ne pas être englouti lui-même.

Mais il le réaffirme avec force : jamais il ne justifiera qu’on lève la main sur une femme, un enfant, ou qu’on abuse de son pouvoir par des cris et de l’humiliation. « C’est inexcusable », insiste-t-il, transformant ses blessures en un message clair contre toutes les formes de violence familiale.

Son nouveau livre, Madame, est-ce que j’vais être choisi?, explore ces souvenirs douloureux. Il y raconte son enfance, le silence étouffant de sa mère, le suicide tragique de sa sœur, et son propre combat actuel contre la maladie.

Pour lui, écrire est une manière de libérer des « mots » pour apaiser les « maux » accumulés au fil des ans. C’est aussi, dit-il, une façon de rendre hommage à sa mère, cette femme qui a souffert toute sa vie en silence.

Mais au-delà des confidences personnelles, ce témoignage frappe parce qu’il émane d’un homme dont la carrière publique a toujours été marquée par l’écoute et la mise en valeur des autres.

Josélito Michaud a porté plusieurs chapeaux au fil des ans : animateur télé et radio, écrivain, mais aussi imprésario ayant accompagné de grandes figures de la culture québécoise. Sa voix chaleureuse, son regard bienveillant et sa capacité à raconter des histoires ont fait de lui une figure respectée dans le paysage médiatique.

Aujourd’hui, c’est à travers sa propre histoire qu’il choisit de s’exprimer, brisant le mur du silence qui a enfermé sa famille pendant tant d’années. Ses confidences rappellent que derrière le communicateur charismatique se cache un survivant qui a dû composer avec l’horreur domestique, et qui utilise désormais sa notoriété pour sensibiliser à la violence conjugale et familiale.

En révélant ces vérités, Josélito Michaud ne cherche pas la pitié. Il veut avant tout offrir une voix à ceux et celles qui n’en ont pas eu, à l’image de sa mère, réduite au silence toute sa vie. Il veut aussi rappeler aux victimes qu’il est possible de transformer la douleur en force, et que parler reste le premier pas vers la guérison.

Un peu plus tôt cette année, Josélito Michaud s'était également entretenue avec Sophie Durocher en lien avec son épuisement professionnel, une intéressante entrevue à voir ci-dessous: