
«Je me faisais écœurer parce que j’étais gai et ma mère n’allait pas bien.»
Jean-Philippe Dion revient avec franchise sur des épisodes marquants de sa jeunesse, des souvenirs qui continuent de le hanter encore aujourd’hui.
Dans une entrevue avec le magazine 7 Jours, il raconte qeu très tôt, il a été confronté à l’intimidation en raison de son homosexualité, en plus de devoir composer avec les fragilités psychologiques de sa mère.
Ces deux réalités, difficiles à porter pour un enfant, ont marqué son développement personnel et laissé des cicatrices profondes.
L’animateur et producteur explique qu’il vivait constamment dans l’incertitude : il ne savait jamais dans quel état il retrouverait sa mère en rentrant à la maison. Cela créait une atmosphère tendue et anxiogène.

Bien qu’il ne considère pas le fait d’avoir pris soin d’elle comme une blessure à proprement parler, il reconnaît que ces responsabilités précoces lui ont imposé un fardeau émotionnel, une forme de traumatisme dont il se souvient avec intensité. Témoigner de moments très difficiles, dont des tentatives de suicide, a laissé en lui des traces indélébiles.
Mais c’est surtout l’intimidation liée à son orientation sexuelle qui a le plus pesé sur son parcours. À l’école, il était la cible de moqueries, d’humiliations et parfois même de menaces violentes.
Il raconte notamment qu’enfant, il lui est arrivé de sortir de l’école et de voir un groupe de jeunes l’attendre pour l’agresser, uniquement parce qu’il était perçu comme « différent ». Pour lui, ces années n’ont pas été synonymes d’insouciance, mais plutôt d’une lutte quotidienne pour simplement exister tel qu’il était.

Aujourd’hui, Jean-Philippe Dion se dit attristé de constater que, malgré des décennies de sensibilisation et d’avancées sociales, l’homophobie persiste encore dans les écoles. Il déplore que tant d’adolescents continuent de subir les mêmes violences psychologiques et physiques, à une étape de leur vie où ils devraient plutôt se découvrir et se construire sereinement.
« L’adolescence est déjà une période remplie de doutes et de questionnements. Mais devoir y ajouter le poids du jugement et des insultes, c’est écrasant », confie-t-il.
Ce regard en arrière lui permet aussi de mesurer le chemin parcouru. Il dit avoir éprouvé un immense soulagement le jour où il a enfin eu la pleine maîtrise de sa vie adulte, loin des humiliations scolaires et du climat instable de son enfance.
Aujourd’hui président des Productions Déferlantes, il choisit de partager son vécu non pas pour s’apitoyer, mais pour sensibiliser et rappeler qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour combattre la discrimination et protéger les jeunes vulnérables.
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