
Pour lui, Noël n’évoque pas tant l’excitation ou la célébration que la nostalgie
Guy A. Lepage a récemment livré une réflexion étonnamment intime sur sa relation compliquée avec Noël. Derrière l’image publique de l’animateur à l’esprit vif et à l’ironie assumée se cache un rapport beaucoup plus fragile à cette fête pourtant synonyme de joie pour tant de gens.
Pour lui, Noël n’évoque pas tant l’excitation ou la célébration que la nostalgie, parfois même une forme de malaise difficile à nommer.
C’est lors d’un échange sur les ondes de ICI Musique que Guy A. Lepage a mis des mots sur ce sentiment qui l’habite depuis très longtemps. Il y a raconté un souvenir d’enfance précis, presque anodin en apparence, mais qui a marqué un point de rupture définitif dans sa perception de la fête.

Alors qu’il n’était âgé que de quatre ou cinq ans, Guy A. Lepage découvre par hasard les cadeaux de Noël cachés dans le garde-robe de ses parents. Un moment silencieux, sans éclat, mais lourd de sens. Il comprend instantanément que la magie qu’on lui a présentée jusque-là n’est qu’une mise en scène. Sans en parler à qui que ce soit, ni à sa mère ni à ses frères et sœurs plus jeunes, il décide de garder ce secret pour lui.
Ce choix, posé avec une étonnante maturité pour un enfant de cet âge, vient toutefois avec un prix. En comprenant trop tôt que le mythe n’existe pas, il ressent un trouble profond. Ce n’est pas seulement le personnage ou la tradition qui disparaissent, mais une part entière de l’émerveillement associé à l’enfance. Selon lui, c’est à ce moment précis que quelque chose s’est éteint, et cette perte n’a jamais été complètement réparée.
Guy A. Lepage se décrit comme quelqu’un de très nostalgique, un trait de caractère qui influence fortement son rapport à Noël. Il reconnaît avoir vécu quelques périodes plus lumineuses, notamment lorsqu’il était enfant, puis plus tard lorsque ses propres enfants étaient petits. À ces moments-là, la fête reprenait temporairement un sens, parce qu’elle passait par le regard des autres.

Mais une fois ces périodes derrière lui, le malaise est revenu. Il ne parle pas de colère ni de rejet, mais plutôt d’un désintérêt teinté de mélancolie. Noël devient alors un rappel de quelque chose qu’il a perdu trop tôt, plutôt qu’un moment à attendre avec impatience.
Aujourd’hui, Guy A. Lepage raconte Noël avec beaucoup d’autodérision. Pendant que les autres s’échangent des cadeaux, il se retrouve à jouer un rôle plus pratique que festif. Ramasser le papier d’emballage, le déposer dans le recyclage, remplir le lave-vaisselle pendant que la famille discute et rit autour de lui. Une façon d’être présent, mais sans réellement participer à l’excitation collective.
Cette posture en retrait n’est pas vécue comme une plainte, mais comme un constat lucide. Il observe la fête plus qu’il ne la vit, assumant cette place marginale avec humour, mais aussi avec une certaine résignation. Noël devient alors un moment de service silencieux, loin de l’euphorie qu’on lui prête souvent.
S’il devait résumer son Noël en musique, ce serait Happy Christmas, interprétée par The Pretenders. Une chanson qui, selon lui, capture parfaitement l’état d’esprit dans lequel il se trouve durant cette période. Ni joyeuse à outrance ni sombre, mais profondément nostalgique, avec une douceur un peu triste qui lui ressemble.
Cette pièce devient pour lui une sorte de refuge émotionnel, un miroir fidèle de ce qu’il ressent lorsque revient le mois de décembre. Une ambiance feutrée, introspective, loin des classiques festifs qui célèbrent l’excès et la joie débordante.
La sincérité de Guy A. Lepage a trouvé un écho chez bien des gens. Son témoignage rappelle que Noël n’est pas universellement vécu comme un moment heureux. Pour certains, cette période réveille des souvenirs, des pertes ou des désillusions qui rendent la fête plus lourde à porter.
En parlant ouvertement de son malaise, Guy A. Lepage offre une perspective différente, plus nuancée, sur une célébration souvent idéalisée. Il démontre qu’on peut être entouré, présent, impliqué même, tout en ressentant une distance intérieure. Une vérité simple, humaine, qui rappelle que derrière les lumières et les traditions, chacun vit Noël à sa manière.
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