Fin brutale de Deux filles le matin : Marie-Claude Barrette dénonce la façon dont on l’a laissée tomber

C’est sur le plateau de l’émission Pour une fois que Marie-Claude Barrette s’est ouverte avec une grande transparence au sujet d’un moment qui l’a profondément marquée : l’annonce de l’arrêt de Deux filles le matin.

Même si elle sait que toutes les émissions finissent par tirer leur révérence, la manière dont cette nouvelle lui a été communiquée lui a laissé une blessure encore vive.

Après quatorze années de fidélité envers le même diffuseur, des années où elle s’est investie sans compter aux côtés d’une équipe soudée, Marie-Claude ne s’attendait pas à voir le projet s’achever aussi brutalement.

Ce qui l’a renversée n’était pas la fin en soi, mais la façon dont on lui a annoncé les choses : dix minutes. Dix minutes pour refermer une aventure d’une telle ampleur. Dix minutes pour balayer d’un revers de main plus d’une décennie de travail, d’engagement et de rencontres humaines.

Une fin brutale pour Marie-Claude Barrette à Deux filles le matin.

Elle raconte qu’elle n’en revenait tout simplement pas. Pour elle, il existe une manière digne, humaine, élégante de mettre fin à une collaboration si longue. Ce qu’elle regrette profondément, c’est l’absence de délicatesse dans ce moment. Elle repensait à son équipe, à toutes les personnes qui allaient perdre leur emploi, et elle n’arrivait pas à comprendre comment un tel tournant pouvait être abordé aussi sèchement.

" Ça a coupé abruptement. Moi, ce que je n'ai pas pris, c'est la façon. On ne peut pas prendre 10 minutes pour 14 ans de travail chez le même diffuseur. C'est là que ça m'a choquée. Je me disais que ce n'était pas possible. Je ne comprenais pas tant que ça la raison non plus. Je me disais que c'est aussi une équipe qui perd son emploi. Je me disais que ça allait bien. "

Marie-Claude se souvient très bien de ce qui a suivi. En quittant le bureau après l’annonce, elle savait qu’elle devait encore revenir pendant neuf vendredis pour compléter la saison. Il restait vingt-sept émissions à enregistrer. Vingt-sept émissions à animer avec la même énergie, le même souci du détail, le même sourire… tout en portant, en coulisses, le poids de ce qu’elle venait d’apprendre. Chaque semaine était un défi émotionnel, une dualité entre peine intérieure et professionnalisme immuable.

Marie-Claude Barrette revient sur la fin de Deux filles le matin.

Pourtant, malgré le choc et la déception, elle a tenu à préserver l’intégrité du programme jusqu’à la toute fin. Sur le plateau, aucune différence n’était perceptible. Elle estimait que le public fidèle de Deux filles le matin, celui qui l’avait accompagnée pendant toutes ces années, ne méritait pas un départ bâclé ou un dernier chapitre teinté d’amertume. Elle voulait offrir aux téléspectateurs des adieux à la hauteur de leur engagement.

" Quand on m'a annoncé que c'était terminé, il me restait quand même neuf vendredis à revenir à TVA. Il me restait 27 émissions enregistrées. Et ça a été... À chaque semaine, c'était difficile. Mais par contre, quand on tournait les émissions, il n'y avait pas de différence. Et je trouvais que tout le public qui avait été fidèle ne méritait pas un départ aussi abrupt que ça. "

En révélant cette histoire à Pour une fois, Marie-Claude Barrette a mis des mots sur une réalité parfois dure du milieu télévisuel : même les projets les plus solidement ancrés peuvent se terminer abruptement, sans cérémonie. Mais elle demeure fière du chemin parcouru et reconnaissante de l’impact que l’émission a eu dans la vie de nombreux Québécois.

Ce qui lui reste en travers de la gorge, après tout ce temps, ce n’est pas la fin du projet, mais bien la façon dont on a mis un terme à ces quatorze années de travail. Une blessure qui rappelle que, derrière les caméras, il y a des humains qui méritent qu’on leur dise les choses avec respect.