Difficile nouvelle pour Mario Pelchat concernant les spectacles à son vignoble

Depuis plusieurs années, Mario Pelchat ne se contente plus de faire vibrer les foules avec sa voix chaleureuse et son charisme naturel. En parallèle à sa carrière musicale, il a entrepris, avec sa conjointe Claire Lemaître-Auger, un projet de longue haleine : le développement de son propre vignoble, un lieu à la fois de production vinicole et de diffusion culturelle.

Le Domaine Pelchat Lemaître-Auger, situé à Saint-Joseph-du-Lac, n’est pas qu’un simple domaine agricole, c’est un rêve incarné, un espace où la terre, l’art et l’accueil du public se rencontrent. Mais aujourd’hui, ce rêve est fragilisé par un cadre juridique rigide qui, selon l’artiste, freine l’innovation et le développement de l’agrotourisme au Québec.

Au cœur de la controverse : la tenue de spectacles sur le domaine. En 2018, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) avait autorisé la construction d’un chai pour accueillir jusqu’à 100 personnes à l’occasion d’événements sociaux comme des mariages.

Or, aucun permis n’a été émis pour l’organisation de spectacles professionnels. De plus, la CPTAQ affirme que le chai promis n’a jamais été construit. Ces deux éléments ont mené à une interdiction formelle, en juin dernier, de présenter des concerts sur le site.

Cela n’a toutefois pas empêché Mario Pelchat d’annoncer une programmation estivale de 45 événements, dans une salle pouvant accueillir jusqu’à 250 spectateurs.

Face à cette décision, le chanteur ne décolère pas. Sur les réseaux sociaux, il a exprimé son incompréhension et son sentiment d’injustice, soulignant que plusieurs autres vignobles, vergers et microbrasseries québécoises organisent des spectacles sans être inquiétés.

Il y voit un traitement inégal, voire arbitraire. « Ce deux poids, deux mesures me blesse profondément », a-t-il écrit.

La députée caquiste Sylvie D’Amours, dont la circonscription inclut le vignoble, a commenté la situation en affirmant n’avoir rien contre l’homme ou l’artiste, mais en rappelant que la loi doit être respectée.

Tel que le rapporte le Journal de Québec, elle a invité Mario Pelchat à formuler officiellement ses revendications auprès de la CPTAQ s’il souhaite faire évoluer le cadre législatif. « Il ne faut pas utiliser le territoire agricole pour faire autre chose que de l’agriculture », a-t-elle insisté, tout en reconnaissant qu’il serait peut-être temps de revoir certaines définitions liées à l’agrotourisme.

«Quand ton chiffre d’affaires ne provient pas majoritairement de ton agriculture, tu n’es pas à la bonne place. L’agrotourisme, c’est de promouvoir le produit, de le vendre directement», souligne-t-elle.

«Là où j’ai un problème, c’est quand on se met à faire des tours d’hélicoptère», lance la députée pour illustrer son propos.

De son côté, le ministre de l’Agriculture André Lamontagne est demeuré discret, rappelant simplement que la CPTAQ est un organisme indépendant. Or, pour plusieurs observateurs, cette affaire soulève des questions importantes sur l’évolution nécessaire du modèle agricole québécois, surtout dans un contexte où de nombreux producteurs cherchent à diversifier leurs revenus en y ajoutant une dimension touristique ou culturelle.

Malgré les embûches, Mario Pelchat demeure déterminé. Pour lui, il ne s’agit pas d’un simple affrontement avec une institution, mais d’un combat pour faire reconnaître la valeur d’un projet enraciné dans la passion, le terroir et la culture. Il poursuit ses activités estivales, en invitant les Québécois à venir célébrer la musique, le vin et la beauté du territoire dans un lieu unique, en espérant qu’un jour, la loi saura mieux refléter les réalités et les aspirations des artisans comme lui.