Il se confie sur son nouveau podcast
Daniel Corbin, que l’on connaît aujourd’hui comme un designer accompli et reconnu, a récemment choisi de se livrer comme rarement auparavant. Aux côtés de son ami Pierre-Olivier Cantin, avec qui il vient de lancer le balado Parlons Réno, il a ouvert une fenêtre intime sur son passé, évoquant une enfance marquée par l’adversité.
Dès le premier épisode, le ton était donné : plus qu’un simple podcast sur la rénovation, l’idée est aussi de partager des histoires personnelles, de créer une proximité avec les auditeurs et de montrer l’humain derrière le professionnel.
Dans cet échange, Daniel a évoqué un parcours familial complexe. Il a grandi dans une maison modeste, au lac Nominingue, avec une mère qui faisait de son mieux pour subvenir aux besoins de la famille malgré des ressources limitées.
Celle-ci a vécu sa vie entière sur l’aide sociale, élevant ses enfants seule après un divorce qui avait éloigné le père, quasi absent durant de longues années. Daniel ne cache pas que ce contexte a forgé son caractère, mais aussi accentué un sentiment de solitude et de désarroi à une époque où il aurait eu besoin de repères solides. Son frère a d’ailleurs fini par partir vivre chez leurs grands-parents, ce qui a ajouté à l’impression d’éclatement familial.
Malgré ce climat difficile, Daniel a trouvé, presque par hasard, la première étincelle de ce qui allait devenir sa vocation. Lorsqu’il a changé de chambre, adolescent, il est tombé sur des gallons de peinture et a entrepris de réinventer l’espace à son goût. Il a repeint les murs, déplacé les meubles et donné une nouvelle ambiance à son environnement.
Sa mère, en découvrant le résultat, est restée bouche bée. Ses mots d’encouragement, pourtant rares, ont résonné comme une validation inattendue. Pour Daniel, ce moment a été une révélation : si elle voyait en lui un talent, c’est qu’il en avait réellement un. C’est ce déclic qui allait nourrir, au fil des années, son désir de devenir designer d’intérieur.
Les difficultés scolaires faisaient aussi partie de son quotidien. Sans soutien à la maison, Daniel avait de la difficulté à suivre le rythme et ses résultats restaient faibles. Pourtant, il a eu la chance de croiser un professeur de français marquant. Celui-ci, au lieu d’humilier son élève en lisant ses notes devant la classe, avait développé un rituel d’une grande délicatesse : lorsqu’il arrivait à son nom, il déposait sa copie à l’envers sur son bureau et posait doucement une main sur son épaule, lui soufflant que « tu n’auras jamais besoin de ça ».
Un geste simple, mais empreint d’humanité, qui lui a donné le sentiment d’être vu et compris dans un monde où il se sentait souvent invisible.
Dans le balado, lorsque Pierre-Olivier Cantin lui a demandé s’il avait toujours rêvé d’être designer, Daniel a confirmé que cette passion l’habitait depuis longtemps, bien avant d’avoir les moyens ou les opportunités de l’exprimer. Pour lui, l’aménagement d’un espace n’était pas qu’une question de décoration : c’était une façon de mettre de l’ordre dans un univers qui en manquait cruellement, de créer de la beauté là où régnait le chaos.
Ce témoignage, empreint d’authenticité, illustre bien le chemin parcouru par Daniel Corbin. Derrière l’image publique d’un designer accompli se cache un enfant qui a dû composer avec des manques, mais qui a transformé ses blessures en moteur de créativité.
Il démontre, à sa manière, que l’adversité n’empêche pas la réussite, et qu’au contraire, elle peut devenir un terreau fertile pour développer une sensibilité unique et une force intérieure remarquable.
Aujourd’hui, à travers Parlons Réno, il ne se contente pas de partager son expertise en design : il partage aussi une part de lui-même, rappelant à ceux qui l’écoutent qu’il est possible de bâtir quelque chose de solide, même lorsque les fondations de départ semblent fragiles.
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