
«C'est pas nous qui manquons d'humour»
Debbie Lynch-White, comédienne bien connue du public québécois, a récemment livré un témoignage percutant sur ses réseaux sociaux. Dans un message à la fois bouleversant et empreint de courage, elle a choisi d’aborder un sujet délicat : l’humour qui s’attaque au corps et au physique des gens.
Pour elle, ce type de moquerie dépasse largement le cadre de la « simple blague » et entraîne des conséquences profondes chez ceux et celles qui en sont la cible.
Elle explique qu’assister à un spectacle où une foule éclate de rire à la suite d’une blague grossophobe n’est pas une expérience anodine. Cela suscite au contraire des sentiments d’exclusion, de honte et d’inadéquation, en plus de rouvrir des blessures accumulées depuis l’enfance.
Des blessures qu’il faut parfois une vie entière à déconstruire. Debbie insiste sur le fait que ce n’est pas un manque d’humour de la part des personnes visées, mais bien un manque d’empathie de ceux qui choisissent de rire au détriment de la dignité des autres.

Selon elle, la société doit se questionner sur les valeurs qu’elle encourage et sur les rires collectifs qui valident encore ce genre de propos.
Dans son message, la comédienne a fait preuve d’une grande honnêteté. Elle a avoué qu’elle ne souhaitait pas entrer davantage dans les détails concernant le contexte précis qui l’a poussée à réagir, mais elle sentait qu’il était de son devoir de prendre la parole.
Pour elle, garder ce ressenti pour elle seule aurait été étouffant. Le besoin de nommer ce malaise, d’exprimer cette peine et de dénoncer publiquement une forme d’humour encore trop normalisée était, à ses yeux, incontournable.
" Je ne commenterai pas davantage mais j'ai besoin de le dire. Être assise dans une salle où des centaines de personnes hurlent de rire à cause d'une joke de grosse, ça fait de la peine.
Ça te fait sentir inadéquate, indésirable, laide et ça réveille plein de traumas de jeunesse que tu passes une vie à essayer de déconstruire. Nos combats n'avancent pas tous à la même vitesse et rire des personnes grosses est malheureusement encore collectivement accepté.
C'est pas nous qui manquons d'humour ou ne comprenons pas le deuxième degré. C'est vous qui manquez d'empathie et faites le choix d'endosser ça. Je sais pas comment le dire autrement. "
Sa publication a rapidement généré une vague de soutien. Plusieurs personnalités québécoises ont pris la peine de réagir pour l’appuyer dans sa démarche. Nathalie Simard, Guylaine Guay et Saskia Thuot, notamment, lui ont envoyé des mots remplis de bienveillance et d’encouragement.
Ce courant de solidarité illustre bien à quel point son message a résonné auprès du public, et pas seulement auprès de ceux qui ont déjà vécu ce type de douleur.
Au-delà de cette prise de parole, Debbie Lynch-White rappelle à quel point les artistes ont un rôle à jouer dans les débats sociaux. Grâce à sa notoriété, elle peut mettre en lumière une réalité souvent banalisée et pousser à la réflexion. Ses propos ne s’adressent pas uniquement à ceux qui se livrent à ce genre d’humour, mais aussi au public qui rit ou qui choisit de se taire, contribuant ainsi à perpétuer un climat d’exclusion.

Debbie n’en est pas à sa première sortie marquée par l’authenticité et la sincérité. Tout au long de sa carrière, que ce soit sur scène, à l’écran ou dans ses interventions publiques, elle a toujours mis de l’avant une grande sensibilité et une humanité qui la rendent proche des gens.
En abordant ce sujet avec autant de franchise, elle ouvre une conversation nécessaire sur les impacts invisibles des paroles et sur l’importance de cultiver une société plus bienveillante.
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