Claude Legault dévoile que son père a coupé les ponts avec lui

Claude Legault occupe une place toute particulière dans le cœur des Québécois. Depuis plus de deux décennies, il s’est imposé comme un comédien incontournable, capable de naviguer avec brio entre l’humour déjanté et le drame intense.

Mais derrière la carrière éclatante se cache un homme qui, comme tout le monde, porte ses blessures personnelles.

Dans la première émission de la huitième saison de Pour emporter, animée par France Beaudoin et diffusée ce vendredi 12 septembre sur ICI ARTV, Claude s’ouvre avec une sincérité rare sur un sujet intime : sa relation brisée avec son père.

Un extrait déjà partagé en ligne montre un acteur ému, qui accepte de parler de ce lien fragile et douloureux.

Il raconte avoir écrit deux lettres à son père. L’une, pour l’encourager à cesser de fumer, et l’autre, plus personnelle, simplement pour lui dire qu’il l’aimait et qu’il comprenait son silence.

Ces tentatives n’ont jamais reçu de réponse. Pourtant, grâce à sa mère, Claude a su que son père avait pris le temps de les lire. Pour lui, ce détail a tout changé. Même sans mots échangés, il s’est contenté de cette certitude : ses messages s’étaient rendus jusqu’à lui. « Mes mots se rendaient », dit-il avec émotion, soulignant qu’il a fini par accepter que son père n’était pas « équipé pour revenir ».

Et puis il y a cette image qui le réconforte profondément. Sa mère lui a confié que son père ne pouvait s’empêcher de pleurer en le voyant à la télévision. Pour Claude, cette réaction silencieuse est une preuve d’amour, aussi discrète soit-elle. « Je sais qu’il m’aime », affirme-t-il, en ajoutant que même si la relation ne pouvait être réparée, ce petit signe d’attachement était déjà énorme. Il en parle avec une sagesse apaisante : « Tu n’auras pas plus que ça, mais tu n’auras pas moins que ça. Moi, c’est ça que j’ai eu. »

Ce récit fait écho à des confidences déjà partagées par Claude Legault lors de son passage à La vraie nature en 2020. À l’époque, il s’était ouvert sur l’absence paternelle qui avait marqué son enfance, son père étant accaparé par le travail et rarement présent à la maison. Cette distance, racontait-il, avait profondément influencé son adolescence et teinté sa perception de la relation avec lui.

Par la suite, grâce à sa mère, il avait découvert que son père suivait attentivement son parcours d’acteur et qu’il était très ému de le voir évoluer à l’écran. Avec le temps, cette révélation est devenue une source de réconfort : même en l’absence de gestes concrets ou de paroles échangées, Claude a compris que l’affection et la fierté de son père étaient bel et bien là.

Ce témoignage bouleversant humanise encore davantage l’acteur. On découvre un Claude Legault lucide, capable de compassion et d’acceptation, même face à une douleur familiale qui aurait pu le marquer amèrement. Son récit démontre qu’il est possible de trouver un équilibre fragile dans les liens imparfaits, de se nourrir des petits gestes d’amour, même quand les mots manquent.

Claude Legault a marqué les esprits au fil des ans. On pense à dans Dans une galaxie près de chez vous, où il a charmé toute une génération avec son personnage attachant, mais aussi à son interprétation bouleversante dans 19-2, saluée autant par le public que par la critique. Entre Watatatow et l’atmosphère sombre de Minuit le soir, il a prouvé qu’il pouvait tout jouer, devenant ainsi l’un des acteurs les plus respectés et les plus admirés de sa génération.

En plus de ses rôles marquants, c’est sans doute cette authenticité qui explique pourquoi les Québécois l’aiment tant. Il n’hésite pas à se montrer tel qu’il est, avec ses forces, ses failles et ses vérités.

Dans un milieu où l’image peut souvent être contrôlée et aseptisée, il choisit de livrer une partie de lui qui touche par sa simplicité et son honnêteté. Cette entrevue à Pour emporter s’annonce comme un moment de télévision marquant, non seulement parce qu’elle met en lumière un artiste incontournable, mais aussi parce qu’elle révèle un homme profondément humain, qui a appris à faire la paix avec ses blessures.