« J'ai eu l'impression pour moi que ça a été une chute libre dès le début »
Anne-Élisabeth Bossé s’est imposée, au fil des ans, comme l’une des actrices les plus brillantes et authentiques du Québec. Avec son charisme naturel, son intensité de jeu et sa capacité à faire passer une gamme d’émotions en quelques regards, elle s’est taillé une place de choix dans le cœur du public.
Que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision, elle incarne ses rôles avec une justesse remarquable. On peut notamment la voir dans le rôle principal de la comédie Menteuse, où elle brille une fois de plus par son sens du timing comique et sa sensibilité.
Mais derrière la lumière des projecteurs, Anne-Élisabeth traverse aussi des épreuves très personnelles.
Invitée récemment à Sucré Salé, elle s’est livrée avec une grande franchise à Mélanie Maynard sur la maladie d’Alzheimer dont souffre son père depuis près de six ans.
Leurs échanges, empreints d’humanité, ont permis de mettre en lumière la réalité difficile de cette maladie qui bouleverse tant de familles.
Visiblement émue, la comédienne a raconté à quel point la progression rapide du déclin de son père l’a profondément marquée. Sa douleur, encore vive, s’exprime avec une tendresse désarmante :
''Mon père a eu son diagnostic il y a six ans. Je suis devenue porte-parole il y a quatre ans.
J'ai eu l'impression pour moi que ça a été une chute libre dès le début.
Parce que mon père, je pense qu'il a commencé à en arracher avant 64 ans. Fait que, rapidement en résidence, rapidement en CHSLD, il parle plus, il me reconnaît plus, c'est arrivé vite, vite, vite.
Fait que là, il y a un plateau depuis les dernières années. Mais tu vois, cet été, j'ai eu un ...
Ça m'a pris de court, je suis allée le voir, puis tu sais, je suis tout le temps comme « Allô, comment ça va? » Puis mon père, il répond peu.
J'ai pleuré, là. Ça a pris six ans, là, mais maudit qu'il me manque. Là, j'aimerais vraiment ça lui parler.''
Anne-Élisabeth trouve néanmoins un certain réconfort dans son engagement à titre de porte-parole de la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer.
Ce rôle lui permet de sensibiliser le public, d’offrir des outils aux familles touchées, et de contribuer à faire une différence.
En partageant son vécu, elle aide d’autres à se sentir moins seuls, et à mieux comprendre les défis liés à cette maladie.
À la fois lumineuse, sensible et engagée, Anne-Élisabeth Bossé incarne parfaitement cette nouvelle génération d’artistes québécois qui n’ont pas peur de conjuguer carrière et humanité.
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