Des moments difficiles
L’humoriste, comédien et animateur Alex Perron traverse une période émotive marquée par les bouleversements que provoque la maladie d’Alzheimer chez un proche… en l’occurrence, sa mère.
Depuis que la maladie a commencé à progresser, la relation entre Alex et sa mère s’est transformée. Aujourd’hui, elle vit en résidence, bien entourée par la famille, mais la dynamique mère-fils n’est plus tout à fait la même.
'' C’est la découverte d’une autre façon de vivre la relation avec ma mère '', a confié Alex avec sensibilité à son récent passage à sucré Salé. '' Elle est encore au début de la maladie, mais ça change complètement la relation qu’on a. ''
En tant qu’enfant unique, il porte seul la charge émotive de cette transition, tout en gardant une attitude empreinte de lucidité et de tendresse.
Il explique qu’il faut s’adapter, faire des deuils et accepter que certains comportements ou oublis ne sont pas volontaires, mais causés par la maladie elle-même.
Conscient que l’Alzheimer est une maladie dégénérative, Alex refuse de se faire de faux espoirs. '' Parfois, c’est le fun, parfois c’est moyennement le fun, et parfois ça ne l’est pas… mais ça n’a rien à voir avec elle ni avec moi. C’est juste ça, qu’est-ce que tu veux… ''
Voici la séquence au complet avec la vidéo plus bas dans l'article :
''Oui, c'est bizarre. Parce que moi, ma mère est à la limite de la démence depuis le début de l'Alzheimer. Tu l'entends. C'est ses paroles. C'est elle, bien sûr. Mais il n'y a plus le contact de la discussion, dans mon cas à moi. C'est plus tout à fait là. Fait que c'est très, très, très paradoxal parce qu'elle est là devant toi, mais tu n'as plus vraiment accès à ta mère.
Ça, c'est vraiment bizarre. Des fois, ça raccroche. On peut avoir une bonne conversation. Il y a des bonnes journées, des moins bonnes journées. Puis, il y a plein de petits deuils à faire, puis moi, ils sont faits dans le sens où, tu sais, avant, ma mère était à Québec, fait que souvent, je partais d'ici, j'arrivais là-bas. Deux heures de route, tu t'installes avec ta mère. Finalement, c'est pas un bon moment. Là, tu te rasseois dans ta voiture, tu braille une shot parce que t'es comme citron, c'est pas de sa faute à elle, c'est pas de la mienne non plus, mais le moment est pas là. Là, maintenant, j'y vais. Si c'est un bon moment, c'est un bon moment. Si c'en est pas un, c'en est pas un.
Mais malheureusement, ça arrive de moins en moins et ça ne va pas s'améliorer. Il y a ça aussi. Des fois, il arrive quelque chose dans ta vie et tu te dis que ça va revenir. Dans ces cas-là, ça ne revient pas. En même temps, des fois, il arrive des moments loufoques. J'ai annoncé à peu près 20 fois que je faisais la cage aux folles et à chaque fois, elle est contente.''
Malgré cette réalité difficile, Alex Perron continue de faire rire et de briller sur scène. Cet été, il sera de la distribution de la comédie Mécanique Raymond, présentée au Théâtre des Hirondelles de Saint-Mathieu-de-Belœil.
Entouré de Roger La Rue, Myriam LeBlanc, Lucien Ratio, Geneviève Rochette et Stéphan Allard, il retrouve un peu de légèreté — et beaucoup d’humanité — dans le théâtre d’été. Une façon pour lui de continuer à créer, tout en traversant les défis personnels avec cœur et courage.
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