
Un retraité floué de 400 000 $ par une fausse Lara Fabian
C’est une histoire à glacer le sang qui nous rappelle que même les plus grands cœurs ne sont pas à l'abri des prédateurs du web. Si la France a été secouée il y a deux ans par l'histoire d'une femme amoureuse d'un faux Brad Pitt ayant perdu plus d'un million de dollars, le Québec n'est malheureusement pas en reste. Cette fois, c'est l'identité de notre diva nationale, Lara Fabian, qui a été usurpée pour détruire la vie d'un homme comme nous l'a présenté l'émission J.E.
Voici donc le récit bouleversant de Gérald Trahan, un Québécois qui a perdu la somme astronomique de 400 000 $ en croyant vivre une idylle secrète avec la célèbre chanteuse.
Tout commence de manière banale, sur les réseaux sociaux. Gérald Trahan, comme des milliers d'autres fans, démontre son admiration pour Lara Fabian en aimant ses publications. Ce simple geste, ce petit « crochet j'aime », a suffi pour attirer l'attention d'escrocs redoutables.

Selon les experts en fraude, c'est la porte d'entrée classique. Une fois la cible identifiée, la conversation quitte rapidement la sphère publique pour basculer dans un monde plus sombre et privé, celui de la messagerie chiffrée, ce que l'on pourrait appeler la « télégramalité ». C'est là, loin des regards, que les fraudeurs tissent leur toile et intensifient les échanges pour créer un faux sentiment d'intimité.
Pour Gérald Trahan, cette relation virtuelle n'était pas une simple passade. C'était une histoire d'amour intense, sa véritable « raison de vivre » pendant 18 longs mois. Les fraudeurs, utilisant des techniques de manipulation affective poussées, ont réussi à provoquer ce qu'il croyait être un véritable coup de foudre.
Mais comment justifier que Lara Fabian, une star internationale au succès immense, ait besoin de l'argent d'un fan ? C'est la question que tout le monde se pose. Les arnaqueurs ont réponse à tout et jouent sur la corde sensible pour faire pleuvoir les demandes de fonds.

Les prétextes étaient variés et souvent liés à de fausses causes charitables ou professionnelles. Par exemple, la fausse Lara a réclamé 15 000 dollars prétendument pour s'occuper d'enfants placés dans un orphelinat à Paris, une cause qu'elle disait soutenir. Une autre fois, c'était une somme similaire pour aider au financement de l'album Je suis là. Présenté comme une forme de sociofinancement, le stratagème visait à exploiter la générosité de M. Trahan, qui ne voulait surtout pas décevoir sa douce.
Le point culminant de cette cruelle machination a eu lieu en juin 2024, alors que la véritable Lara Fabian était de passage au Québec pour sa tournée.
L'arnaqueur a profité de cette coïncidence pour faire croire à Gérald Trahan que la chanteuse passerait chez lui, à son domicile, juste après son spectacle à Trois-Rivières. Imaginez l'excitation de cet homme : il avait tout préparé, s'était mis sur son 36 et attendait celle qu'il aimait.

Le lendemain, l'attente a continué, mais la star n'est jamais venue. On lui servait des excuses pour gagner du temps : « Attends, je passe, il y a de quoi », lui disait-on, mais la réalité a fini par le rattraper.
Il est facile de juger, mais il est crucial de briser les préjugés sur les victimes de fraudes amoureuses. Contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas des gens moins intelligents que la moyenne. Au contraire, comme le soulignent les experts, pour se faire soutirer des montants comme 150 000 $ ou 400 000 $, il faut avoir les reins solides financièrement, ce qui implique souvent un niveau d'éducation supérieur et une carrière réussie.
Les fraudeurs ciblent la vulnérabilité émotionnelle, l'isolement et la peine, pas le manque d'intelligence. Ils utilisent désormais des outils technologiques avancés, comme des robots conversationnels (bots), leur permettant de gérer des milliers de conversations simultanément avec une précision quasi industrielle pour trouver la bonne victime.

Gérald Trahan a attendu un an après le début de l'arnaque avant de se confier à sa nièce, mais le mal était fait. Avec une hausse des cas de fraude d'environ 15 % en un an, son histoire est un cri d'alarme pour nous tous.
Soyez vigilants sur les réseaux sociaux : si une star vous déclare sa flamme et vous demande de l'argent, c'est que le rêve est en réalité un cauchemar. En terminant, on vous invite à regarder cet intéressant échange entre Mario Dumont et Félix Séguin concernant cette triste affaire:
Encore une fois, soyez prudents sur les réseaux sociaux, une vedette qui vous demande de l'argent, c'est un gros drapeau rouge.
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