Marie-Lyne Joncas dans son rôle de Sophie Lacoste dans Dumas
Capture d'écran ICI Télé

Marie-Lyne Joncas en deuil d'un ami de longue date

Une épreuve très difficile pour Marie-Lyne Joncas

J. Martel

J. Martel


Un ami très cher de la famille de Marie-Lyne Joncas est récemment décédé dans des circonstances déchirantes.

C'est mardi que l'humoriste et comédienne Marie-Lyne Joncas a révélé sur les réseaux sociaux qu'un ami très proche de sa famille est décédé.

L'ami en question se trouve à être Robert Pelletier, un journaliste qui a travaillé pendant 15 ans au Journal de Québec, avant de poursuivre sa carrière comme consultant en communication dans la région de la Capitale-Nationale.

Marie-Lyne Joncas a publié une photo datant de 1976 qui montre Robert Pelletier, en plus d'un hommage très touchant qui a été rédigé par Guy Ménard.

Voici le message en question:

«Parti courir no 126

The End

Je suis parti courir. Quand on court, arrive un moment où on attrape son «deuxième souffle». Le corps embarque sur le cruise control. À partir de là, on peut avancer longtemps sans effort. Robert, lui, se contenterait bien d’un premier souffle, juste un bon premier souffle.

Robert est atteint d’une sale maladie aux poumons, une MPOC, maladie pulmonaire obstructive chronique. En termes pas scientifiques pour cinq cennes, ça signifie que les poumons perdent de leur efficacité et, progressivement, l’air rentre de plus en plus difficilement. Imaginez ce que ce serait d’aspirer avec une paille.

Et la paille rétrécit. Sans espoir qu’elle ne puisse s’élargir à nouveau.

Alors, Robert a décidé de ne pas laisser traîner les choses. Il a entrepris les démarches pour une ultime grande décision, il a demandé l’aide médicale à mourir.

Le processus est long. À de multiples reprises, on vous demande si vous êtes certain, on vérifie si c’est la seule avenue possible, vous devez répondre à plusieurs critères, des médecins doivent signer. Bref, on peut bien faire la demande, les possibilités de refus sont réelles.

Malgré sa lourdeur, la démarche administrative donne parfois lieu à des moments cocasses, comme lorsqu’une secrétaire a appelé Robert pour lui annoncer joyeusement: «J’ai une bonne nouvelle pour vous! Le docteur a accepté de signer votre requête!». Le médecin en question avait la réputation de ne pas signer facilement ce genre de demande, mais de là à qualifier la chose de «bonne nouvelle»...

C’est là qu’on est rendu. Les papiers sont signés, le moment choisi. Le 29 novembre, à 11h.

Les adieux par internet ou téléphone, ça ne compte pas. Après quelques heures de route un samedi ensoleillé et exceptionnellement chaud, nous voici, Mme Ménard et moi chez lui.

On cogne à la porte, Robert nous ouvre. On passe tout droit à la poignée de main et on s’étreint. Un peu plus fort que d’habitude, c’est sûr.

On commence à jaser, un peu sur la pointe des pieds. Vous essaierez pour voir de faire un brin de placotage sans inclure une seule banalité qui, dans le contexte, n’a rien de banal. «Tu fais quoi de beau?», «As-tu de quoi de prévu dans les prochains mois?». On peut facilement participer au Festival du pied dans la bouche.

Mais on s’en est pas trop mal tirés. De toute façon, avec la visite reçue dans les dernières semaines, il avait déjà pas mal tout entendu.

Surtout, on a coupé court aux lieux communs. On a parlé de tout. De la vie... et de la mort: «T’as eu une belle carrière!», «Tu te souviens d’untel?», «Ton ex, tu es toujours en contact avec elle?», «As-tu peur?», «Comment tu vois l’après?».

On s’est donné des tapes dans le dos à propos des vingt et quelques années où on faisait de la formation ensemble: «On était bons!» On s’est souvenus du cégep, d’amis communs, proches ou éloignés, toujours là ou déjà partis.

Une belle et longue conversation.

Robert nous a affirmé qu’il y avait au moins une bonne chose à se retrouver dans sa situation, c’est que les éloges funéraires, on est encore là pour les recevoir! Il était rassuré de savoir qu’après avoir eu une belle vie, il aurait une belle mort. Philosophe, il nous a dit qu’à la fin, l’amour qui te reste, c’est celui que tu as donné. Peut-être qu’il ne le savait pas, mais il paraphrasait Lennon et McCartney.

Le temps est venu de quitter, Robert avait le souffle plus court. On s’est serrés plus longtemps, le temps de se dire qu’on avait été heureux de faire partie de la vie de l’autre.

On a refermé la porte.

De retour dans l’auto, on n’a pas parlé beaucoup, perdus qu’on était encore dans ce qu’on venait de vivre. J’avais une chanson des Beatles en tête, la dernière de leur dernier album. The End.

And in the end

The love you take

Is equal to the love

You gave

Et à la fin

L’amour que tu prends

Est égal à l’amour

Que tu as donné

Tu vas peut-être devoir payer pour un extra de bagages, Bob.

Note: Lorsque j’ai écrit cette chronique, le plan pour Robert était de quitter le 29 novembre. La maladie a tout bousculé. Quelques jours après notre passage, il a été hospitalisé. Son état s’est rapidement dégradé et il nous a quittés le 10 octobre, entouré d’amis et de membres de sa famille.»

Voici la publication originale de Marie-Lyne Joncas:

Nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances à la famille de Marie-Lyne Joncas, ainsi qu'aux proches de Robert Pelletier.

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