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François Legault ne pourra pas réduire le nombre d'immigrants accueillis au Québec
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François Legault ne pourra pas réduire le nombre d'immigrants accueillis au Québec

Ça ne sera pas facile pour le gouvernement Legault

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François Legault a fait de l'immigration l'un de ses principaux chevaux de bataille lors de la plus récente campagne électorale provinciale. Le chef de la Coalition avenir Québec a en effet promis que s'il était élu comme premier ministre du Québec, il s'assurerait de réduire le nombre d'immigrants que le Québec accueille annuellement de 10 000. Il proposait ainsi de faire baisser le nombre de réfugiés acceptés au Québec chaque année de 50 000 à 40 000, une baisse de 20%.

On connait la suite, la CAQ a remporté une victoire éclatante le 1er octobre dernier, se faisant élire de façon majoritaire, brisant ainsi l'alternance Parti libéral / Part québécois qui régnait depuis des décennies au Québec.

Mais tout indique que contrairement à ce qu'il a promis en campagne électorale, le premier ministre Legault ne pourra réduire le nombre d'immigrants reçus au Québec. Pourquoi? C'est simple: l'Accord Canada-Québec, c'est Ottawa et non Québec qui peut déterminer ce nombre, selon ce qu'a affirmé mercredi le ministre fédéral de l'Immigration Ahmed Hussen, dans une entrevue accordée à La Presse canadienne.

« En vertu de cet accord, le Québec peut déterminer son niveau d’immigration économique — qui est la plus importante —, […] mais il est obligé d’accepter un pourcentage de tous les réfugiés qui s’installent au Canada. » Pour l'année 2018, ce pourcentage a été fixé à 20%. Et le ministre Hussen a déposé un plan en immigration, mercredi, qui prévoit plutôt une hausse graduelle du nombre d'immigrants reçus au Canada pour les trois prochaines années. En 2021, le nombre atteindrait 350 000 immigrants. Si le Québec accepte toujours 20% de tous les réfugiés canadiens, le nombre accueilli par le Québec s'élèverait ainsi à 70 000 par an.

Bien sûr, le gouvernement fédéral écoutera une éventuelle demande du gouvernement québécois si le ministre Simon Jolin-Barrette lui en présente une. Mais pour l'instant, rien ne change.

« Nous n’avons reçu aucune communication officielle à ce sujet, donc, en ce qui nous concerne, rien ne change jusqu’à ce que nous ayons un autre son de cloche », a affirmé M. Hussen tout en précisant qu’il était prêt à travailler de près avec le Québec.

Le ministre Hussen a affirmé que le Québec n'aurait peut-être pas avantage à réduire le nombre d'immigrants accueillis annuellement.

« Le besoin d’employés est énorme », a-t-il constaté en affirmant qu’il s’était récemment rendu à Drummondville, Trois-Rivières et Shawinigan récemment où il a pu mesurer l’impact de la pénurie de main-d’oeuvre.

« Ce que je peux vous dire, c’est que comme dans le reste du pays, je connais des employeurs au Québec qui ont besoin de travailleurs et qui utilisent l’immigration pour combler les postes qu’ils n’arrivent pas à combler autrement », a-t-il remarqué.

Source: Le Devoir