Émilie Bierre se confie sur un épisode très douloureux d'intimidation subi quand elle avait 7 ans

Émilie Bierre est l'une des comédiennes les plus en vue au Québec, malgré son jeune âge. La jeune femme de 15 ans était sur le plateau de Tout le monde en parle, dimanche soir, pour parler de la sortie du film Les nôtres, dans lequel elle partage notamment la vedette avec Marianna Farley. Brillante, sensible et articulée, elle s'est révélée une invitée en or pour Guy A. Lepage et son équipe. 

Le moment le plus touchant de l'entrevue est arrivé lorsque l'animateur lui a demandé de parler de l'intimidation dont elle a été victime, plus jeune.

Émilie Bierre est en effet porte-parole depuis 2014 de la Fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais pour contre la discrimination, la violence et l'intimidation en milieu scolaire. La jeune comédienne en connait beaucoup en matière d'intimidation, elle qui a été prise pour cible par enfants et même quelques adultes, lorsqu'elle était à l'école primaire et qu'elle commençait à être connue, notamment grâce à la série Les beaux malaises.

On a alors vu une vidéo qui date d'il y a quelques années dans laquelle une toute jeune Émilie explique:

« Moi je dis non à l'intimidation parce que j'en ai été victime pendant plus de deux ans. De la part d'élèves de mon école et d'adultes. Les élèves c'était verbalement et ça a empiré et c'en est venu jusqu'à des coups physiques et pour les adultes c'était aussi verbalement et c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humiliation. On me disait qu'on allait tuer ma famille, que je n'aurais plus personne pour m'accompagner et m'aider, que j'allais me ramasser toute seule, que personne ne m'aimait, que je ne méritais rien, des choses comme ça. 

Moi j'avais peur, j'avais peur que ce soit vrai, qu'ils allaient vraiment tuer ma famille, que j'allais vraiment me retrouver toute seule et qu'il n'y aurait plus rien pour m'aider dans la vie. »

« Je m'en suis sortie en en parlant », raconte-t-elle. « À ce moment-là j'avais sept huit ans, et c'était le début des Beaux malaises. Je rentrais tous les jours de l'école et je pleurais de trois heures et demi de l'après-midi à neuf heures le soir. Je ne dormais pas, j'avais mal au ventre, je ne dormais plus. Mes résultats scolaires ont complètement chuté alors que j'ai toujours été quelqu'un qui aime l'école et qui travaillait fort. Un soir, ma mère était juste plus capable et elle rentrée dans ma chambre en me disant: là, je ne sors pas d'ici tant que tu m'expliques pas complètement ce qui se passe et pourquoi tu te sens comme ça. Tu prends ton temps, mais il faut que tu m'expliques. 

Évidemment je ne voulais pas, parce que la crainte c'est que si tu en parles, les personnes qui te font du mal en ce moment vont revenir encore plus fort et vont essayer de te punir parce que tu les as dénoncé. Alors que ce n'est pas ça. Dès qu'ils reviennent, il faut que tu re-dénonces et il faut que tu en parles encore. Ma mère a fini par réussir. J'ai décidé par la suite de changer l'école et de repartir à zéro. 

Aujourd'hui ça va. Je pense qu'il y aura toujours des gens jaloux, ça fait partie de la vie. Mais après ça c'est comment toi tu réagis face à ça, qu'est-ce que tu en retiens, comment ça t'affecte. Il faut juste qu'on se mette tous ensemble et qu'on trouve les solutions. Mais il faut en parler. »

Bravo Émilie pour ton courage et ton implication! C'est tout à ton honneur.