Creusez vos intérieurs avec le livre du printemps : Larves de vie!

Le printemps est enfin parmi nous et nous apporte le soleil, les insectes et les changements de température inattendus, mais également un roman intitulé Larves de vie, publié le 6 avril dernier aux éditions Hamac. Il s’agit du premier livre de l’autrice Christine Gosselin qui présente fièrement cette auto-fiction ;  une œuvre personnelle cherchant à comprendre les douleurs du présent et du passé. Parce qu’après tout, nous avons tous nos bibittes! 

«Je pense que personne ne reste indifférent aux insectes, a-t-elle expliqué à Monde de Stars. On veut les chasser ou même les tuer, certaines personnes préfèrent les sauver et les libérer. Les bibittes provoquent une réaction immédiate, presque incontrôlable.»

Dans ce premier livre, Christine a créé un concept unique ; du jamais vu. Elle compare des problèmes de santé mentale et physique à des insectes qui prennent son corps et son âme en otage. Comment faire pour vivre avec eux? Vont-ils tout détruire? Christine nous guide dans son univers qui semble malgré tout accessible et étrangement familier. À l’aide d’une écriture à la fois violente et sensible, elle transpose les plaies causées par l’anxiété généralisée, par les troubles alimentaires (anorexie, boulimie et hyperphagie), un faible estime de soi et l’infertilité en un monde imagé, où les vestiges d’une âme sont hantés par les fourmis, les vers de terre, les punaises et la mante religieuse. 

«J’ai toujours eu l’impression que ça bougeait trop dans ma tête et j’ai souvent comparé mes pensées compulsives et anxieuses à des fourmis qui creusent des tunnels dans mon crâne où je finis souvent par me perdre dans la poussière. Je crois que l’image est forte et permet aux lecteurs et lectrices de comprendre ma condition, mais aussi de mieux expliquer la leur. Nous vivons tous avec nos bibittes et, spécialement en temps de pandémie, je pense que notre santé est encore plus mise à l’épreuve. J’espère que mon livre saura les rejoindre et les faire sentir moins seul(e)s dans les moments difficiles.» - Christine Gosselin 

Le corps du livre 

Christine continue de prendre conscience des troubles alimentaires qui affectent encore les jeunes et les adultes aujourd’hui, et son idée d’intégrer des vers dans son estomac qui la poussent à tenir une relation malsaine avec la nourriture traite d’une réalité malheureusement encore trop présente. 

«Depuis mon adolescence, il y a sans doute des progrès qui ont été faits en lien avec l’image corporelle chez les vedettes et ce qu’on voit dans les magazines, mais le désir d’être mince, maigre, invisible presque ne vient pas seulement de la pression des autres, mais d’un désir de s’effacer des fois, par honte, à cause d’une difficulté à s’accepter tel que nous sommes.»

Âgée de 36 ans, Christine s’imaginait être mère de plusieurs enfants, mais la vie en a décidé autrement. Condamnée à l’infertilité et ainsi à une vie bien différente de celle dont elle avait rêvée, Christine partage son expérience avec ce trouble de santé physique qui affecte bien des femmes, des couples qui cherchent à fonder une famille. 

«Je suis extrêmement chanceuse parce que mes parents, ma soeur et mon frère sont extraordinaires et mon mari aussi. J’apprends donc à traiter du concept de la famille par l’amour et non par le sang. Les femmes ont encore beaucoup de pression pour devenir mère. On me demande encore souvent c’est quand est-ce que je vais tomber enceinte et ma réponse laisse les gens stupéfaits.»

C’est donc en donnant naissance à une première œuvre que Christine a pu créer. Son livre fait déjà beaucoup parler et vogue sur de belles vagues sur les réseaux sociaux. Elle a d’ailleurs reçu d’admirables commentaires sur son livre de la part d’autrices connues, telles que Paule Baillargeon et Fanie Demeule. 

Fanie Demeule, qui a publié deux romans (Déterrer les os, Roux clair naturel) chez Hamac lui a avoué avoir lu Larves de vie d’un seul trait. L’artiste et écrivaine Paule Baillargeon l’a complimenté pour son originalité et la puissance de ses mots : 

«Bravo Christine pour ce livre dont tous les mots sont des images, et où tout explose de vie, objets, insectes, humains, tout respire du même souffle. Certainement une œuvre surréaliste, où la souffrance de la narratrice est permanente. [...] C'est un flot poétique dans lequel on est emporté.»

Des commentaires qui émeuvent beaucoup Christine, qui travaille déjà sur un deuxième livre, un mélange de sa vie et de la malheureuse actualité en lien avec les récents féminicides.  

«J’ai mis tout ce que j’avais dans ce livre. Il vient de moi, de ma tête, de mes entrailles, de ma peau et mon cœur. De le savoir ainsi apprécié et blotti dans les bras de lecteurs et lectrices intéressé(e)s me rend encore plus fière, émue.»

En mettant la main sur Larves de vie, vous verrez que Christine offre un récit où l’amour fleurit comme un jardin malgré les orages, la boue et les bibittes.