Christian Tétreault fait une rare et bouleversante sortie publique suite à la tragédie de Laval

Le 8 février 2023 restera une journée bien sombre au Québec et ailleurs dans le monde. Ce jour-là, Pierre Ny St-Amand, 51 ans, fonçait dans une garderie avec un autobus. C’est malheureusement deux jeunes enfants qui sont décédés suite à cet épouvantable et incompréhensible geste. Un père qui a vécu le décès de sa fille il y a 37 ans a accordé une entrevue avec Patrick Lagacé sur les ondes du 98,5 FM afin d’expliquer les épreuves que devront surmonter les parents des victimes. 

Il y a 37 ans, Christian Tétreault apprenait le décès de sa fille, Marie, qui n’avait que 2 ans et demi. C’est avec énormément de courage qu’il a accepté d’aller en discuter avec Patrick Lagacé au 98,5 FM. Il explique notamment comment les parents des victimes de la tragédie de Laval devront faire pour continuer à vivre.

« Le vrai deuil commence à la seconde où quelqu’un (…) te dit que ton enfant est décédé (…) À cette seconde-là, tu deviens comme au milieu d’une tornade. Pis, tu t’en vas par en bas et tu es perdu, mais complètement. Quand tu as une douleur physique grave (…) on peut te shooter de la morphine pour amoindrir ton mal, mais quand ta douleur est dans l’âme, il n’y a pas de morphine. Il n’y a rien. »

- Christian Tétreault

« Mais la nature, elle est bien faite la nature ! La nature va faire en sorte de te geler. Moi je me souviens de quand je l’ai appris. Je me suis senti étourdi et quand je suis sorti de cet étourdissement-là qui a duré 5 ou 10 minutes, j’étais comme continuellement dans la lune. Continuellement loin de la réalité. C’est comme si la nature disait « Lui là, et elle en parlant de ma femme, ils ne sont pas capables de dealer avec la réalité parce que ça fait trop mal donc on va s’arranger pour qu’ils débarquent de la réalité. » Alors quand tu débarques de la réalité, tu es toujours dans la lune. Moi je ne savais plus où je restais, je ne savais plus conduire mon auto, je ne savais plus comment faire du café, il n’y a aucune musique que je pouvais entendre et j’étais dans un état second. Loin de la réalité, j’étais même pas capable de réaliser ce qui venait de se passer. J’étais inconscient de toute. » 

- Christian Tétreault

Il ajoute ensuite que c’est sa belle sœur qui l’avait ramené à la maison puisqu’il en était incapable. Selon lui, un tel état peut durer environ 48 à 72 heures. 

« Je me doute que les parents qui ont perdu leur enfant à Laval la semaine passée ont vécu cette espèce de période-là où t’es pas en colère contre… tsé moi dans mon cas, il y avait eu un faux diagnostique… un mauvais diagnostique à l’urgence et je me suis fait dire de poursuivre les docteurs, mais non, je n’avais pas le goût de poursuivre personne. C’est quoi, je vais poursuivre et quelqu’un va m’arriver avec un chèque de 560 000 $ et je vais dire que j’ai perdu ma fille, mais que ça valait ça ? Non. Je ne veux pas poursuivre (…) Je ne veux pas poursuivre, je veux juste guérir ma douleur. » 

- Christian Tétreault

Il affirme que la personne revient tranquillement avec la réalité après 48 à 72 heures. La mort d’un enfant, c’est une force selon lui. « La seule chose que tu ne peux pas faire avec cette force-là, c’est de l’ignorer puisque tu ne peux pas l’ignorer. Elle va avoir un rôle majeur à jouer dans ta vie et c’est toi qui va décider quel rôle cette force-là va jouer » dit-il. À son avis, cette force peut amener la personne autant vers le haut que l’écraser vers le bas et que c’est la personne concernée qui devra choisir. 

Une entrevue extrêmement intéressante que vous pouvez entendre en entier en cliquant sur le lien plus bas :

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