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Censure chez Québecor? Patrick Lagacé fait des révélations sur ses années au Journal de Montréal...
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Censure chez Québecor? Patrick Lagacé fait des révélations sur ses années au Journal de Montréal...

En voilà un qui sait de quoi il parle!

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Ce fut l'une des histoires qui a le plus retenu l'attention des Québécois cette semaine...

À l'Assemblée nationale, pendant des discussions sur l'avenir des médias au Québec, Catherine Dorion a confronté Pierre Karl Péladeau à propos d'une supposée "culture de la censure" qui règnerait chez Québecor.

La vidéo de la confrontation a fait le tour de la province, surtout en raison de la réaction de PKP, qui a balayé du revers de la main les accusations de la députée solidaire, qui estimait avoir été censurée à l'époque où elle bloguait au Journal de Québec en raison de critiques qu'elle avait formulées à l'époque, entre autres envers une collègue.

Suite à ce moment qui est devenu un clip viral sur les réseaux sociaux, plusieurs chroniqueurs et journalistes de tous les horizons se sont rangés du côté de Pierre Karl Péladeau, en mentionnant qu'absolument tous les médias avaient une ligne directrice claire : on ne s'attaque pas entre collègues. Plusieurs ont aussi souligné qu'aucun chroniqueur de La Presse ou du Devoir ne critiquait leurs propriétaires et qu'on n'en faisait pas grand cas, contrairement à ce que l'on reproche aux chroniqueurs de Québecor.

Et bien ce matin, une nouvelle voix s'ajoute à ce débat. Celle de Patrick Lagacé, aujourd'hui à La Presse et au 98,5FM, mais anciennement chroniqueur chez Québecor.

Dans sa chronique publiée dans La Presse, Patrick Lagacé confirme que jamais personne ne lui a dit quoi écrire - ou quoi ne pas écrire - lorsqu'il était à l'emploi du Journal de Montréal. Il s'est toujours senti libre de critiquer TVA et les autres filiales du géant médiatique. Mais il amène toutefois un bémol.

"En 2001, je suis devenu chroniqueur télé au Journal de Montréal. Québecor venait de mettre la main sur Vidéotron et TVA. J’ai reçu à mon bureau une note écrite de la main de Pierre Karl Péladeau lui-même. Je dois bien l’avoir encore quelque part. J’oublie les mots exacts, mais en voici l’esprit : félicitations, je vais vous suivre attentivement… Je ne connaissais pas M. Péladeau, je ne lui avais jamais parlé de ma vie. J’étais surpris qu’il puisse même connaître mon existence. Mais voilà qu’au moment où je commençais à couvrir le monde de la télé, dont TVA était – est – un Goliath incontournable, il m’écrivait pour me féliciter et me dire qu’il allait suivre mon travail attentivement… Je n’ai jamais su quoi penser de cette note, mais j’ai décidé de couvrir TVA comme je couvrirais n’importe quel réseau, comme j’ai toujours tout couvert : en écrivant au final ce que je veux écrire." -Patrick Lagacé

Selon lui, il serait trop facile de blâmer PKP pour la réticence de ses chroniqueurs à le critiquer puisque c'est comme cela dans tous les journaux, peu importe qui est le propriétaire.

"La semaine passée, la députée solidaire Catherine Dorion a apostrophé Pierre Karl Péladeau avec sa maestria habituelle à l’Assemblée nationale, lors de cette commission parlementaire sur l’avenir des médias d’information. La députée a rappelé qu’elle a tenu un blogue chez Québecor et qu’on l’avait poussée à l’autocensure en lui suggérant de ne pas écrire sur Pierre Karl Péladeau, le grand patron de Québecor. Elle s’en est offusquée. Pas moi. Ça fait 20 ans que je travaille dans des journaux à Montréal. Au JdeM, d’abord (1999-2006), puis à La Presse (depuis 2006). Je ne connais aucun journaliste, ici ou ailleurs, qui trouve confortable de couvrir son propriétaire. (...) Comment tu veux enquêter sereinement sur ton boss, comment tu veux que tes boss encadrent sereinement les papiers visant le boss ultime de ton journal?" -Patrick Lagacé

Au final, Patrick Lagacé s'inquiète toutefois de la trop grande place que pourrait prendre Québecor dans l'univers médiatique de la province. C'est, selon lui, aux autres médias à couvrir ce qui pourrait être problématique chez Québecor... Sauf que si Québecor met la main sur trop de journaux, ça pourrait devenir difficile de le faire, prévient-il.

Voilà une opinion nuancée qui vaut la peine d'être lue. Pour lire le texte complet, c'est par ici.

Source: La Presse