«Ça m'a brisée qu'il dise ça!» Anne-Élisabeth Bossé brise en entrevue en parlant de son père

Anne-Élisabeth Bossé était de passage à l'excellent podcast Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette et la comédienne s'est ouverte avec énormément de franchise sur une foule de sujets. Elle s'est notamment confiée avec beaucoup de courage sur la maladie de son papa, toujours vivant, mais qui ne la reconnaît plus depuis plusieurs années.

L'invitée a choisi de répondre à la question « Quelle est ta relation avec la mort? », et c'est à ce moment qu'elle a élaboré sur la situation de son père.

« Mon père est atteint d'Alzheimer depuis quelques années, a-t-elle laissé tomber. Ça a été fulgurant. Il a perdu beaucoup beaucoup de facultés. Il est en CHSLD maintenant, fait que je trouve qu'on on dirait que la mort est rentrée dans ma vie à ce moment-là. Il est encore tout là, mais on a pas le choix d'y penser parce que c'est une maladie dégénérative. Tu sais que tu ne pourras pas la déjouer la mort. Ça fait sentir extrêmement impuissant puis quand on est une personne d'action, c'est terrible! »

« J'ai pas trouvé ma façon d'être en paix sinon que d'être porte-parole pour la fédération parce que ça me donne de la poigne sur quelque chose. J'aime pas ça penser à quand mon père va partir, mais j'aime pas ça penser qu'il va s'éterniser non plus à toute toute toute perdre. Jusqu'où ça va se rendre? À un moment donné c’est pus regardable! C'est une drôle de danse que je fais avec la mort. On dirait qu’elle est assise dans le coin et je me dis qu’un moment donné il va falloir se parler, mais avant elle n’était pas dans la pièce. »"

« Je ne sais pas quel effet ça va me faire, parce que moi je vis un deuil blanc. Une partie de mon deuil qui est déjà faite. Mon père me reconnaît plus, ça fait longtemps. Il n’est presque plus verbal donc on n’a pas le choix d'assumer, puis d'évoluer là-dedans. Mais quand ça va être vrai de vrai, wôwe! Je ne sais pas comment je vais réagir. Des fois on pense que les gens émotifs vont s'effondrer et que les gens forts vont être forts et puis c'est tout l'inverse. »

« Je me considère chanceuse à 40 ans de pas avoir été plus confrontée à la mort que ça. Il y a des gens qui l'ont en face plus vite. »

« Mon père était passionné par sa job d'enquêteur à la SQ, il en mangeait. Quand sa retraite est arrivée c'était comme un coup de rame dans la face. Ok là, on a plus besoin de moi. Puis rapidement la maladie est arrivée donc on n’a pas eu le temps d’apprivoiser ça ensemble. Il avait 62 ou 64 ans que le diagnostic est tombé. »

« Ça a été terrible parce que on s'en doutait comme que mon père allait avoir l'Alzheimer parce que c'est héréditaire puis sa mère est décédée de ça. Et quand il a commencé à avoir des soucis, il est allé voir son médecin de famille pour essayer d'aller chercher un diagnostic puis elle était zéro ouverte à ça. Elle disait que c'est ça vieillir, on oublie des affaires vous allez engorger le système.»

J’ai pleuré les deux années d'avant. Je savais que ça allait arriver, comme je le savais que c'était ça. Puis mon père il a dit «je vais guérir!» Ça m'a tuée. Ça m'a tuée qu’il essaie de dire qu' allait déjouer l'indéjouable puis après c’est allé vite vite vite. J'ai l'impression que j'ai cligné des yeux il me reconnaissait plus, il ne se reconnaissait plus sur des photos. 

Quand j'ai joué dans plan B puis j’ai joué une policière puis je je l'ai vu regarder la série et ne pas savoir j'étais qui. J’ai été deux semaines sur le carreau à crier à l'injustice. Je trouve pas ça humain cette maladie là.»

Voici la séquence en question:

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