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Anaïs Guertin-Lacroix aborde sans tabou ses troubles alimentaires : « J’ai mangé, j’ai vomi, et je me suis détestée pendant plus d’une décennie »

Une prise de parole courageuse !

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Alors qu'a lieu la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires, Anaïs Guertin-Lacroix a abordé sans tabou la façon dont elle a vécu la maladie, dans une lettre publiée par TVA Nouvelles. 

« La première fois que je suis allée voir le médecin afin de prendre la pilule contraceptive, sa réaction par rapport à mon poids a été de me dire : "OUF ! Fais attention !" Elle m’a expliqué que j’étais encore correcte, selon mon indice de masse corporelle, mais qu’il ne fallait pas que ce dernier augmente. J’étais adolescente et je voulais seulement régulariser mes règles...  », se souvient-elle à propos de ce qui a été l'un des éléments déclencheurs de son trouble alimentaire.  

« Les larmes que j’allais verser dans les mois suivants en me regardant dans le miroir allaient servir à faire éclore cette mauvaise herbe si dure à anéantir – la boulimie. L’impact de cette rencontre fut de dire des phrases telles que "Je suis grosse, je suis laide, je suis dégueulasse, les autres filles sont mieux que moi, je ne peux pas manger ça, si je me fais vomir, je vais maigrir, etc." », ajoute-t-elle. 

Si elle n'en vaut pas au médecin qui faisait son travail, elle estime que le choix de mot reste toujours important lorsqu'on aborde la question du poids. « Ce que je blâme, c’est le OUF, un si petit mot qui a grandement résonné en moi, un petit mot de trois lettres qui a éclaté en moi et qui a influencé mon discours intérieur », a-t-elle dit.

Anaïs Guertin-Lacroix estiment que les choses ont évolué depuis, mais qu'il reste encore du chemin à faire. « Quand ma filleule de 11 ans pleure parce qu’elle se trouve grosse, car c’est ce que ses amies lui ont dit à l’école, cela confirme qu’on a encore du chemin à faire », souligne-t-elle. 

La chroniqueuse culturelle insiste sur l'importance des mots. « Il faut faire attention aux mots dits, aux mots écrits. J’ai mangé, j’ai vomi, et je me suis détestée pendant plus d’une décennie. C’est long 10 ans, très long... », confie-t-elle.

« Ma bouée fut les services et l’écoute des intervenants d’Anorexie et boulimie Québec (ANEB). Profitons-en pour ouvrir le dialogue et rappelons-nous qu’un trouble alimentaire dure beaucoup plus qu’une semaine », encourage-t-elle.