Guillaume Lemay-Thivierge donne finalement plus de détails concernant son projet « Télévision Générale »

Guillaume Lemay-Thivierge, connu pour sa franchise et son authenticité, fait un retour marquant sous les projecteurs avec un projet qui pourrait bien redéfinir la diffusion de la culture d’ici : une plateforme qu'il nomme « Télévision Générale ». Lors d'une entrevue sans détour avec Dolly Demitro, l'artiste a levé le voile sur cette initiative ambitieuse, qu'il décrit comme un « lieu de rassemblement pour les Québécois qui sont amateurs de produits et de culture québécoise ».

Ce projet, né d'une volonté de centraliser et de rendre le contenu local plus accessible, est bien plus qu'une simple plateforme de streaming ; c'est un hybride conçu pour l'autonomie et l'interaction.

«Télévision générale»: Une vision motivée par la protection de la culture

Lemay-Thivierge insiste sur la nécessité de protéger notre création face aux géants étrangers. Il explique que dans le domaine cinématographique, les droits des films appartiennent souvent aux distributeurs. Lorsque ces maisons de distribution deviennent importantes, elles sont fréquemment rachetées par des entités plus grosses, souvent américaines. Cette réalité menace l'avenir de notre culture : « Éventuellement on va perdre notre culture québécoise de cette façon-là aussi. C'est-à-dire qu'on sera plus propriétaire de notre propre création québécoise ».

« Télévision Générale » (Version 1) a été créée pour contrer cette tendance. La plateforme vise à centraliser le « produit québécois », incluant des films, des séries, des balados (podcasts), des émissions de télévision, ainsi que du contenu mettant en vedette des chanteurs et des artistes de la scène. L'objectif principal est que la culture et le divertissement créés au Québec soient « plus accessibles » à la communauté.

Un modèle hybride et progressif pour le nouveau projet de Guillaume Lemay-Thivierge

Le projet est imaginé comme un « hybride entre YouTube et Netflix ». Il se déploie en trois phases distinctes, révélant la nature évolutive et collaborative de l'initiative.

La première étape, déjà enclenchée (Télévision Générale Version 1), est axée sur la consolidation du contenu existant. La deuxième étape consistera à inviter « le plus d'artistes créateurs possible » à se joindre à la plateforme. Ces créateurs pourront alors y avoir leur propre chaîne pour proposer leur propre contenu.

La troisième phase, et potentiellement la plus révolutionnaire, est la dimension interactive. Le public pourra devenir des coproducteurs. Plutôt que de dépendre exclusivement des subventions gouvernementales pour financer les projets québécois, la foule pourra participer au financement d'un film ou d'une série. Si un film nécessite, par exemple, cinq millions de dollars, le public pourra s'engager en tant que coproducteur à raison de 5, 10, 15 ou 50 dollars. Ces montants ne seront pas « faramineux », mais permettront au public d'avoir un accès privilégié au making-of complet et de suivre toutes les étapes de production. En plus de stimuler la production locale, le contenu généré sera « exportable » facilement.

Quant au nom, Guillaume Lemay-Thivierge explique que le « G » fait un clin d'œil à son prénom. Le terme « télévision » est ramené au goût du jour, non seulement par nostalgie pour cette époque, mais aussi pour éduquer les jeunes générations sur le fait que ce qu'ils tiennent entre leurs mains (un appareil mobile) est une télévision, car « télé » signifie à distance. Il utilise d'ailleurs un visuel vintage rappelant un téléviseur en bois avec des boulettes pour rappeler « aux plus vieilles générations d'où vient la télévision ». Il explique que cette approche enseigne aux nouvelles générations de ne pas effacer le passé, car il leur « servira pour tout [leur] futur ».

Transparence et confiance au cœur de l'approche de Guillaume Lemay-Thivierge

Fidèle à son désir d'être authentique et de ne pas avoir la langue dans sa poche, Lemay-Thivierge promet une approche de lancement non conventionnelle et très transparente.

Plutôt que d'attendre que le « gâteau » soit terminé pour le présenter, il dévoile le projet dès le début, à partir de la « recette » et de la « fabrication ». Il invite les gens à s'inscrire tôt dans le processus. Sa philosophie est d'être totalement transparent sur l'aspect financier. Il prévoit d’ouvrir les chiffres et d’expliquer comment la plateforme fonctionne : « Je veux ouvrir aussi pour dire regardez oui oui je me prends un pourcentage oui je faire de l'argent ça regard ça ça c'est le pourcentage ça c'est le pourcentage qui est envoyé aux plateformes c'est comme ça qu'on va fonctionner ».

Reconnaissant être quelqu'un d'impulsif et d'action, Lemay-Thivierge est prêt à admettre ses erreurs et à réajuster le tir : « Si ça fonctionne pas rapidement aussi je vais dire savez-vous quoi ? Je me suis trompé là-dessus ». Ce droit à l’erreur et cette transparence sont essentiels pour établir la confiance avec le public. Il souligne que la rapidité de l’expansion dépendra grandement de la force du nombre. Plus il y aura de personnes inscrites ou curieuses d'aller voir le projet, plus d'autres diffuseurs, producteurs et artistes seront motivés à embarquer, accélérant ainsi le processus.

« Télévision Générale » est une réponse à la centralisation du pouvoir et au manque d'alternatives. En offrant aux citoyens une nouvelle façon de consommer et de financer leur propre divertissement, Lemay-Thivierge espère bâtir une forteresse culturelle solide. Il croit au principe des « 300 guerriers très puissants » qui, même en petit nombre, peuvent affronter une grande armée, privilégiant la qualité et la solidité de ceux qui l'entourent. Ce projet pourrait être l'étincelle qui rallume la fierté et l'investissement direct dans notre propre culture.

«Pour comprendre l'impact d'un tel projet, imaginez une petite cour d'école. Au lieu de laisser quelques élèves décider seuls des jeux, vous donnez à chaque enfant la possibilité de mettre un jeton pour financer son jeu préféré. Non seulement ils se sentent impliqués, mais les jeux qui reçoivent le plus de soutien se réalisent plus vite, créant un sentiment d'appartenance et d'autonomie.» dit-il en terminant.

Vouez pouvez regarder l'entretien entier entre Guillaume Lemay-Thivierge et Dolly Demitro ci-dessous:

Voilà! Cela nous donne donc un peu plus d'informations concernant ce fameux projet