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Gregory Charles lance un cri du coeur et songe à se lancer en politique

Il dit être « désespéré ».

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Alors que c'est la finale de Star Académie, dimanche soir, l'un des professeurs, Gregory Charles, lance un cri du coeur sur le système d'éducation au Québec, rapporte La Presse. 

Celui qui enseigne également depuis 35 ans se dit « désespéré » devant le système d'éducation actuel et espère une réforme. Il n'est également « pas contre l'idée » de faire le saut en politique. 

Le quotidien montréalais rappelle la fois où, dans les années 1990, Gregory Charles a fait une conférence dans une école secondaire située dans un quartier défavorisé de Montréal. Il y a alors constaté des champignons dans les conduits d'aération et le fait que de nombreux jeunes décrochent. 

« C’était comme dans une scène du film Schindler’s List. Lorsque Oskar Schindler regarde sa bague, et se dit qu’en la vendant, il aurait pu sauver plus de monde. Ça m’émeut, car je sais que, les bons profs, c’est comme ça qu’ils abordent l’enseignement. Ils se demandent combien de jeunes ils peuvent mettre dans la barque en mouvement », explique Gregory Charles à La Presse. 

Il a donc décidé quelques semaines plus tard de devenir professeur d'histoire auprès de jeunes qui sont retournés à l'école à Saint-Henri, alors qu'il n'avait pas de diplôme en enseignement. Et en 10 ans, aucun élève n'a décroché de son cours. « Zéro, comme dans zéro absolu ». Mais cette expérience lui a fait ressentir « une espèce de désespoir par rapport à l'éducation ».

« Il y a des éléments que je ne comprends pas dans notre façon de faire. Prends la méthode bibliothéconomique. La programmation de l’enseignement. C’est une antithèse. Aucun enfant que je côtoie ne pense comme ça. Surtout pas les garçons ! Ils pensent de façon aléatoire. Désorganisée. Chaotique. Mais il n’y a pas un enfant sain d’esprit qui, lors d’une playdate, dit : moi, j’ai pensé à mon affaire. À 9 h, on fait ceci. À 9 h 30, on fait cela. Et en passant, il faut absolument se rendre à 150 coups de corde à danser. Voyons donc ! On traite l’enseignement comme si c’était un plan d’affaires », souligne Gregory Charles, qui désire également séparer les garçons des filles. 

« Encore là, personne de sain d’esprit ne va te dire qu’à 16 ans, les garçons et les filles ont la même maturité. […] J’ai enseigné aux garçons seulement. Aux filles seulement. Aux deux en même temps. C’est d’ailleurs le cas à Star Académie cette saison. Les différences, je les vois ! Je trouve ça horrible, que, pendant des générations, on ait interdit aux filles de s’émanciper. D’aller chercher de l’éducation. C’est horrible, horrible, horrible. Mais je ne peux pas croire que maintenant, reconnaissant cette erreur gigantesque, on se revire de bord et on se dit : on va se faire un programme d’enseignement […], on va faire ch**r les garçons à fond, et ils vont décrocher », ajoute-t-il. 

Quand, il y a 20 ans, un journaliste lui avait posé la question s'il songeait à se présenter en politique, il avait répondu : 

« Là où on fait la plus grande différence, ce n’est pas comme ministre de l’Éducation, c’est comme prof. » 

Mais maintenant, voici ce qu'il en pense : « Ma réponse à ça est toujours weird et ambiguë. Je ne suis pas contre l’idée d’aller en politique. Je ne dis pas cela parce que j’ai l’ambition d’aller en politique. J’ai zéro ambition d’aller en politique. Mais je ne suis pas contre l’idée. Si quelqu’un me disait : c’est absolument toi que ça prend pour ça, je ne résisterais pas pour des raisons commerciales ou personnelles. »

« On a vraiment besoin d’une confrontation d’idées. Et clairement, je serais en confrontation d’idées. En plus, mes idées ne sont pas basées juste sur des lectures, mais sur des décennies à enseigner. Est-ce que je dirais non [à la politique] par principe ? Non. Je dirais oui, par principe. Le seul dossier qui m’intéresse, c’est celui-là. Pas que je n’ai pas d’autres idées pour d’autres portefeuilles. J’en ai. Mais qu’est-ce qui nous éduque sur l’environnement, si ce n’est pas l’éducation ? Qu’est-ce qui nous mène à des décisions plus sages en économie, si ce n’est pas l’éducation ? » ajoute-t-il. 

Source: La Presse