Monde de Stars

Anick Lemay livre un témoignage bouleversant au sujet de ses séquelles de son cancer.

Elle fait de rares confidences

J. Martel

Anick Lemay est maintenant porte-parole de la Maison Rose, un établissement qui offre une gamme de services aux femmes atteintes ou survivantes d’un cancer du sein.

Le monde d'Anick Lemay a subi un énorme bouleversement il y a sept ans lorsque la comédienne a reçu un diagnostic de cancer du sein.

Lors d'une entrevue avec 7 Jours, Anick Lemay a expliqué qu'elle a eu besoin de temps avant d'être en mesure de s'impliquer dans une cause en lien avec le cancer: «J’ai eu beaucoup de demandes depuis que j’ai été malade, mais j’ai dit non à tout. J’avais besoin de prendre un pas de recul. Je ne voulais plus être associée au cancer. Je voulais sortir de cette époque-là de ma vie... Finalement, je me suis rendu compte qu’on ne s’en sort jamais vraiment.»

La comédienne ne cache pas que les services proposés par la Maison Rose l'ont convaincue d'accepter le rôle de porte-parole: «La Maison Rose est un lieu qui est beau, réconfortant, accueillant, et qui offre une multitude de services. Il y a même une garderie sur place. Les mamans pourront profiter d’un petit moment rien qu’à elles. Ici, on n’est pas dans l’apitoiement. On est dans la solution. On est dans la lumière.»

Même si Anick Lemay a remporté son combat contre le cancer, la maladie a laissé des séquelles qui ne disparaîtront pas. La comédienne a expliqué: «La Maison Rose est un lieu extraordinaire dont je pourrai profiter moi aussi, même si ça fait sept ans que j’ai eu le cancer. Je ne trouve pas toujours de cours de yoga ou de Pilates adapté à ma condition. J'en fais quand même, mais je suis souvent l’«handicapée» de la gang, si j’ose dire, parce que je n’ai plus le corps que j'avais. Physiquement, je suis hypothéquée.»

La Maison Rose offre justement des cours de yoga adaptés, mais aussi des services d’acupuncture. Il est important de noter que ces traitements sont offerts gratuitement.

La comédienne a confié qu'elle a souvent l'impression que sa santé a été hypothéquée par la maladie: «On a procédé à la reconstruction de mes deux seins. J’ai reçu deux prothèses. Comme ma peau et mon muscle ont brûlé pendant les traitements de radiothérapie, il a fallu qu’on prélève le grand dorsal et qu’on le transpose sur ma poitrine pour attacher la prothèse. C’est courant comme chirurgie, mais dans mon cas, ça ne s’est jamais replacé. Comme il manque un muscle dans mon dos, je suis moins forte. Et j’ai toujours un anneau qui me serre, et ce, depuis la première opération.»

Anick Lemay a reconnu que plusieurs personnes sous-estiment malheureusement les séquelles liées au cancer du sein: «Effectivement, car même si une femme est guérie du cancer du sein, on ne sait pas tout ce qu’elle vit par la suite. Ça va bien au-delà de la perte de cheveux ou de la face de lune, qui est une conséquence de la prise de cortisone. Il y a tout le reste, et ce «tout le reste» est beaucoup plus violent.»

En ce qui concerne le risque de récidive, la comédienne a joué franc-jeu en déclarant: «Au sortir de mes traitements, je pensais à la récidive aux demi-heures. J’avais continuellement peur. Au bout d’un an, c’était peut-être une fois par jour. Au bout de deux ans, une fois par semaine. Au bout de trois ans, une fois par mois.»

Rappelons qu'Anick Lemay a écrit un livre intitulé Le gouffre lumineux et elle sera bientôt de la téléréalité Aller simple.

De toute évidence, la comédienne a vraiment apprécié cette expérience: «Ç’a été très agréable. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire ça.»

Enfin, on pourra aussi voir Anick Lemay dans deux autres productions: «L’été dernier, j’ai tourné Anticosti, de Guy Édoin et Dominic Goyer, une minisérie en six épisodes pour Série Plus. Nous avons tourné à Anticosti, alors je me considère vraiment très chanceuse. Sinon, j’écris toujours ma série pour Radio-Canada, et nous devrions terminer le film Villeneuve cet automne.»

Source: 7 Jours