Monde de Stars
On a assisté au moment le plus malaisant de toute l'histoire de l'ADISQ
Capture d'écran Facebook 

On a assisté au moment le plus malaisant de toute l'histoire de l'ADISQ

Incroyable!

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C’était la grande fête de l’industrie de la musique québécoise, dimanche soir, alors que Louis-José Houde animait le 40e Gala de l’ADISQ. Et on en a eu pour notre argent avec des performances mémorables, des discours controversés, des looks qui ont fait jaser, des récipiendaires surprises et des plaidoyers politiques. Bref, tous les ingrédients d’un bon gala étaient réunis.

Un des moments les plus loufoques de cette soirée s’est produit lorsqu’Hubert Lenoir s’est enfoncé son Félix bien profondément dans la gorge, après avoir remporté le prix de la Chanson populaire de l’année, pour sa pièce Fille de personne II. Un moment qui en a choqué plus d’un et qui va assurément rester dans les annales du gala.

Mais ce n’est RIEN en comparaison à un autre moment auquel on a assisté dimanche soir. C’est lors de son numéro où il nous a fait revisiter le gala de 1992 - le tout premier qu’il a regardé à la télévision - que Louis-José Houde nous a présenté ce que nous semble être - de loin! - le moment le plus malaisant de l’histoire de l’ADISQ.

Cette année-là, la chanson L’Aigle noir de Marie Carmen était en nomination dans la catégorie Vidéoclip de l’année, et l’humoriste François Pérusse en a fait une parodie qui ne pourrait absolument plus passer en 2018. En fait, on ne sait même pas comment ça a pu être accepté en 1992. Plutôt que de chanter L’Aigle noir, il a rebaptisé la pièce « Le nègre noir ». Et au moment où il chante « Et venant de nulle part, surgit un... nègre noir ». Et à ce moment, c’est nul autre que Normand Brathwaite qui surgit sur scène. Un moment d’anthologie... mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. 

Voici la vidéo en question :

Louis-José Houde se souvient de son premier Gala de l'ADISQ... en 1992

L'animateur du Gala de l'ADISQ, Louis-José Houde, a fait une compilation des moments les plus loufoques, et d'autres franchement regrettables, du gala de 1992, le premier qu'il a vu alors qu'il avait 15 ans.

Posted by Radio-Canada Arts on Sunday, October 28, 2018

Les réactions dans l’assistance démontraient à quel point on a fait du chemin en seize ans. Mais c’est quand même hallucinant que ça ait pu passer il n’y a pas si longtemps.

Controverse

Comme c’était l’année Hubert Lenoir, des controverses, on en a eu pour notre argent! D’abord, rendons à César - ou à Hubert - ce qui lui revient. Le jeune chanteur a pris le petit monde de la musique québécoise par assaut en 2018 avec son album Darlène et sa chanson Fille de personne II. En quelques petits mois, il est passé de célèbre inconnu à personnage le plus polarisant du show business québécois. Il amène un vent de fraîcheur dont l’industrie québécoise avait grand besoin et ses trois Félix dans les catégories Révélation de l’année, Album de l’année et chanson de l’année sont amplement mérités.

Là où le bat blesse, ce n’est assurément pas au niveau de la musique, ni même du look et des prestations sur scène. Hubert Lenoir n’est pas le premier artiste à arborer un look résolument androgyne, à rester ambigu sur son identité sexuelle et il faut admettre qu’il est une véritable bête de scène. Tout ça a été mis de l’avant une fois de plus lors du gala, hier, alors que le chanteur de 24 ans s’est présenté vêtu d’une longue robe blanche, de talons hauts et d’un maquillage très coloré, en plus de livrer une performance toute en énergie lors du numéro dans lequel les cinq finalistes pour le Félix de Révélation de l’année sont tour à tour montés sur scène.

Ce qui dérange le plus, chez Hubert Lenoir c’est son arrogance, son mépris envers une certaine frange de la population québécoise et son je-m’en-foutisme. Ça aussi, on l’a bien vu hier soir. Tout a commencé lorsqu’il a remporté son premier trophée de la soirée, celui pour la révélation de l’année, qui était probablement le plus facile à prévoir des trois. Bien sûr, le rappeur Lourd aurait très bien pu l’emporter, tout comme Lydia Kepinski et Ludovick Bourgeois.

Lorsqu’Émile Bilodeau - récipiendaire du Félix l’an dernier - a annoncé qu’Hubert Lenoir l’avait emporté, on a eu droit à un moment qui résume parfaitement ce qui choque autant de Québécois, chez le jeune chanteur au talent indéniable.

Au moment de monter sur scène pour aller chercher son trophée, la nouvelle révélation de l’année a dit les mots suivants : « Merci beaucoup, je voudrais remercier tout le monde chez Simone Records qui ont participé à l’album, il y en a trop, ça va être trop long. Euh... j’ai pas vraiment rien préparé... j’aimerais aussi dire bravo à tout le monde dans la catégorie, j’aimerais aussi dire bravo à Loud, tu mérites ça autant que moi, sérieusement. J’aimerais aussi dire merci aux gens qui m’écoutent, aux gens qui me comprennent, aux gens qui aiment ce que je fais. Pour les autres qui essaient constamment de me classer, de me mettre dans des catégories, ceux qui trouvent que je suis différent, qui disent que je suis weird, j’aimerais leur dire que c’est toujours une question de perception. Puis au nom de la jeunesse québécoise, je trouve que vous êtes wacks, en esti. »

Lenoir en a même ajouté une couche lorsqu’il a remporté le très prestigieux Félix de l’année, pour sa chanson Fille de personne II. Plutôt que d’y aller d’un discours, il a tout simplement pris le trophée et se l’est mis bien profond dans la gorge. 

Source: Monde de Stars